État, religion et société en Asie centrale post-soviétique : usages du religieux, pratiques sociales et légitimités politiques au Kirghizstan
Auteur / Autrice : | Aurélie Biard |
Direction : | Patrick Michel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 29/05/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Jaffrelot |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Michel, Catherine Poujol, Sylvia Serrano, Stéphane A. Dudoignon, Roberte Hamayon, Enzo Pace | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Poujol, Sylvia Serrano |
Résumé
Thèse confidentielle jusqu'au 29/05/2025. Ce travail de thèse explore la reconstruction des dispositifs identitaires engendrée par l’effondrement de l’URSS et par les flux de la mondialisation, au sein du Kirghizstan post-soviétique, qui est à majorité musulmane (islam Sunnī, école théologique Ḥanafī). L’une des principales stratégies déployées par les acteurs de la scène kirghizstanaise en terme de gestion de ces bouleversements est celle de la ré-articulation du religieux en relation au politique. Afin de dégager des éléments d’analyse visant à rendre compte du statut, de la nature et du rôle du religieux sur la scène socio-politique kirghizstanaise, ce travail de thèse considère la triangulation des acteurs État-religion-société, qui est explorée au travers de trois hypothèses principales. Ces réemplois du religieux, étroitement articulés, concernent : en premier lieu, le réenchantement’, via le religieux, de l’ordre politique de l’après-indépendance, qui est à la recherche d’une légitimité nouvelle depuis l’effondrement du communisme. En second lieu, la gestion au niveau local, via le religieux, d’une redistribution d’un rapport au sens dans une société désarticulée par les changements brutaux liés à la chute de l’État-providence soviétique. L’hypothèse principale ici est que le recours à l’islam répond à l’effondrement du contrat social soviétique en ce qu’il est étroitement intégré au tissu social kirghiz et en reflète les changements de valeurs et de normes sociales ainsi que les légitimités en compétition. Enfin, l’établissement, via l’islam, d’un rapport renouvelé au politique et, partant, d’une quête de refondation de l’ordre politique.