Thèse soutenue

Le moulin hydraulique et son approvisionnement en meules : technique, espace et société en Vivarais du Moyen Age au XIXe siècle
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Auteur / Autrice : Colette Véron
Direction : Alain Belmont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 24/06/2015
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Bruno Phalip
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Fronteau, Pierre-Yves Laffont
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Phalip, Corinne Beck

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le Vivarais recouvre une zone de transition entre monde rhodanien et montagne, zone encore en cours de peuplement au moment où le moulin à eau se généralise. L'étude du moulin hydraulique et de son approvisionnement en meules a démontré un contraste certain entre zones de pente où de nombreuses petites unités assurent la production de farine et grandes vallées où des unités plus importantes ont été construites et ceci depuis le Moyen Age.La féodalité et l'emphytéose perpétuelle expliquent la pérennité des sites depuis le XIVe ou XVe siècle. L'exploitation directe domine en montagne tandis qu'ailleurs les moulins, plus rentables et aux mains d'une élite, sont volontiers affermés. L'indivision est fréquente partout mais s'accentue à proximité du rivage rhodanien où les parts de moulins, qu'ils soient sur terre ou sur le Rhône, sont convoitées par les marchands.Les roues horizontales et verticales coexistent depuis la période médiévale, parfois dans le même moulin. La roue horizontale est présente dans de nombreux petits moulins ruraux mais elle domine aussi sur l'Ardèche et dans les villes principales, Aubenas, Privas et Annonay et jusqu'au XIXe siècle et l'adoption du moulin à l'anglaise aux mécanismes de fonte.L'approvisionnement en meules, qui comme partout, se fait d'abord au plus près du moulin, se caractérise par un abandon progressif du basalte et des roches cristallines en faveur des grès dont   l'utilisation  entraîne  l'exploitation de nombreuses  meulières jusqu'au XIXe siècle.Les meules en silex d'Ile de France ne pénètrent que peu à l'intérieur de la province et ne sont présentes avant la construction des voies ferrées à la fin du XIXe siècle, que dans les moulins proches du rivage rhodanien.Quand l'ensemble du département s'équipe en mécanismes de fonte et en meules françaises le déclin des moulins est déjà bien engagé. L'industrie convoite leurs droits d'eau depuis plus d'un siècle, de nombreuses régions se vident, on n'y porte plus son grain à moudre et les premières minoteries industrielles apparaissent dans les villes où se concentre de plus en plus la population.Pourtant le moulin généralisé pendant plusieurs siècles structure encore durablement l'espace, par ses aménagements hydrauliques, par le chemin qui y conduit comme par les activités qu'il a induites. Il apparaît encore au milieu du XIXe siècle comme un élément incontournable de l'équipement des campagnes comme des villes, même s'il est de plus en plus marginalisé dans celles-ci.