Thèse soutenue

Élimination des Composés Organiques Volatils hydrophobes par couplage de l’absorption et de la biodégradation : absorption dans un solvant organique biodégradable

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Auteur / Autrice : Imane Bechohra
Direction : Annabelle CouvertAbdeltif Amrane
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Rennes, Ecole nationale supérieure de chimie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière (Rennes1996-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Sciences Chimiques de Rennes
autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016)

Résumé

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L’élimination des composés organiques volatils (COVs) hydrophobes, tels que le toluène, par voie biologique est limitée par l’étape de l’absorption dans la phase aqueuse (contenant les agents microbiens). Dans le but de contourner ce verrou, un solvant organique a été rajouté, jouant le rôle d’absorbant, dans le bioréacteur multiphasique. Cette phase apolaire peut être onéreuse et/ou sa régénération difficile à mettre en oeuvre. Le choix d’un « déchet-solvant » a donc été envisagé. Le choix de cette phase a été effectué en se basant sur différents critères, tels que la capacité d’absorber le composé cible (coefficient de partage), une absence de solubilité dans l’eau, une biodégradabilité, et une biocompatibilité vis-à-vis des microorganismes. Trois solvants organiques ont été testés : l’hexadécane comme solvant modèle, de l’huile de friture usagée et le di (2-éthyl hexyl) phatalate (DEHP) ou dioctyl de phtalate. Les essais de biodégradation ont été conduits en batch (erlenmeyers de 250 mL munis de systèmes de prélèvement spécifiques). Les résultats obtenus avec le solvant modèle a permis d’envisager l’utilisation d’un solvant organique biodégradable dans les réacteurs à partition (TPPB). En effet, le COV cible a pu être assimilé simultanément en présence d’hexadécane à 5% volumique dans l’eau par les boues activées issues d’une station d’épuration. En revanche, dans le cas de l’huile de friture usagée (HFU), le toluène n’a pas été complètement consommé à la fin de la culture. Même après acclimatation des microorganismes, de faibles taux de dégradation du COV et de l’HFU ont été obtenus. En revanche, les résultats obtenus avec le DEHP, solvant déchet envisageable, ont été prometteurs. En effet, une biodégradation du toluène, rapide et plus importante qu’en présence d’hexadécane, a été observée. Une optimisation de la fraction volumique du DEHP dans l’eau a donc été réalisée, et l’influence de la concentration initiale en toluène a été étudiée. Un ratio de 0. 1% de DEHP dans l’eau et une concentration en toluène de 106 mg. L-1 ont été retenus comme conditions optimales. Des essais sur ce système ont ensuite été réalisés dans un bioréacteur semi-continu de 3 litres contenant des boues activées non acclimatées, puis acclimatées aux deux substrats (COV et DEHP). Ceux-ci ont permis de limiter le problème des pertes en toluène rencontrés en batch (dans les erlenmeyers) et de valider la viabilité du procédé. La vitesse de biodégradation du toluène s’est révélée importante (9,8 mg. L-1. H-1) et le taux de dégradation du DEHP a atteint 89%.