Solidarité en crise ? : les socialistes français, allemands et italiens face aux crises internationales au temps de la Ile Internationale (1889-1915)
Auteur / Autrice : | Elisa Marcobelli |
Direction : | Christophe Prochasson, Oliver Janz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Berlin, Freie Universität |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Christine Bouneau |
Examinateurs / Examinatrices : Patrizia Dogliani, Jörg Lehmann, Uwe Puschner, Arndt Weinrich |
Résumé
L'opposition à la guerre de la IIe Internationale se résume souvent à un mot : « l'échec » ; celui de 1914. Or, ce jugement est réducteur et tend à lire toute l'existence de cette organisation en fonction de l'événement qui a marqué sa fin. Cette thèse propose d'étudier l'évolution de l'Internationale sans projeter sur celle-ci le déclenchement funeste de la Première Guerre mondiale : elle analyse le combat contre la guerre des socialistes français, allemands et italiens, au sein de l'Internationale et dans chaque espace national. L'attention est particulièrement centrée sur le positionnement des socialistes pendant les crises diplomatiques internationales qui se succédèrent au début du XXe siècle. Il en ressort un constat ambivalent. D'un côté, les efforts de l'Internationale contre la guerre ne peuvent plus être considérés comme un échec. L'institution a bien réussi à créer un sentiment communautaire se fondant sur la volonté de s'opposer à la guerre. Alors que les crises se succédaient, elle apprit à répondre à ces situations de troubles internationaux. D'un autre côté, cependant, la performativité de cette opposition à la guerre changeait en fonction de l'implication directe de la France, de l'Allemagne ou de l'Italie dans les crises diplomatiques en cours. Lorsqu'un pays courrait un danger, ses socialistes exprimaient des sentiments de défiance à l'égard des camarades étrangers, ce qui empêchait ponctuellement l'Internationale de prendre des initiatives efficaces contre les dangers de la situation internationale.