Thèse de doctorat en Histoire et civilisations
Sous la direction de Laura Lee Downs.
Soutenue en 2015
à Paris, EHESS , dans le cadre de École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales .
Le jury était composé de Françoise Thébaud, Gabrielle Houbre, Xiaohong Xiao Planes.
Cette thèse d'historiographie comparée se propose de comparer l'écriture de l'histoire des femmes et du genre en Chine et en France depuis 1980. Il s'agit de mettre au jour les similitudes et les différences dans les contextes d'émergence et les environnements intellectuels, dans les façons de faire la recherche (définitions, thèmes abordés, méthodes mises en œuvre, débats intellectuels, traduction et utilisation des termes clés et des catégories, compréhension du genre, mode de périodisation, influence de l'historiographie anglo-américaine), dans l'intérêt pour ce sujet, dans les temporalités de production et de réception (générations de chercheuses et chercheurs, de revues, de l'association et l'institut, de colloques, séminaires et programmes, etc. ), dans les formes d'institutionnalisation et de transmission universitaire et scolaire. Une attention particulière sera aussi accordée à ce qui circule d'un pays à l'autre, aux formes du dialogue et aux malentendus, ainsi qu'aux complémentarités mutuelles. Basée sur des synthèses et des travaux des trente dernières années dans les deux pays, cette recherche entend réfléchir aux relations entre les catégories et les termes utilisés par les historien-ne-s, afin de démontrer la légitimité académique de l'historiographie comparée des femmes, des (anti-)féminismes et du genre en proposant une méthode de catégories connectées.
A Comparative Historiography on Women and Gender in France and in China, 1980 to Present : A Comparative Study of the Issues in an Evolving Field
This dissertation is about the comparative historiography of women's history and gender history in China and in France from the 1980s on. It aims to compare for both historiographies the background of the intellectual emergences, the methods of research and historical writing (definitions, choice of subject and object, research paradigms, intellectual debates, translations and usages of key words and categories, models of periodization, influence of the Anglo-American historiography), and the temporality of productions and receptions (generations of researchers, temporalities of journals, associations and institutes, conferences, seminars, etc. ) in the institutionalization and pedagogical transmission. The dissertation particularly focuses on transnational circulations: whether they be dialogues, misunderstandings, or mutual complementarity. Based on works of the past thirty years, this doctoral research reflects on the categories and classifications used by the historians of both countries, in order to demonstrate the academic legitimacy of the comparative historiography of women, feminism and anti-feminism, and of gender through the method of connected categories.