Toxicité et perturbation endocrine de pesticides et de leurs adjuvants, et d’un maïs OGM tolérant le Roundup
Auteur / Autrice : | Nicolas Defarge |
Direction : | Gilles-Éric Séralini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Caen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de biologie fondamentale et appliquée (Caen) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Marc Lebel |
Examinateurs / Examinatrices : Gilles-Éric Séralini, Jean-Marc Lebel, Françoise Paris, Robert Bellé, Jean-Marc Bonmatin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Paris, Robert Bellé |
Résumé
Les formulations de pesticides sont des mélanges contenant des adjuvants appelés diluants inertes et un principe déclaré comme actif. Les herbicides à base de glyphosate, dont le Roundup, sont les pesticides les plus utilisés au monde. La revue de la littérature scientifique montre leur toxicité sur la santé et la reproduction des mammifères en dessous des seuils réglementaires. Les effets à long terme du Roundup ni d’aucun OGM le tolérant (80% des OGM) n’avaient jamais été évalués avant notre étude de 2 ans sur le rat, révélant une incidence accrue des tumeurs mammaires et des déficiences rénales, et une modification de la balance des hormones sexuelles à une dose 10. 000 fois inférieure à la dose journalière admissible du glyphosate. Ces effets s’expliquent par les effets non-linéaires de perturbation endocrine, notamment l’inhibition de l’aromatase mesurée in vitro avec les adjuvants seuls et en formulations sous les seuils de toxicité. Les effets des adjuvants sont également mis en évidence pour 8 des 9 formulations de pesticides testés ici, jusqu’à 1000 fois plus cytotoxiques que leurs principes actifs déclarés. L’inadéquation des seuils réglementaires démontrée ici pourrait s’expliquer en partie par des conflits d’intérêts et des concepts dépassés en toxicologie réglementaire, comme l’évaluation à long terme in vivo du seul principe déclaré comme actif pour les pesticides, l'utilisation des données historiques (des rats contrôles) que nous invalidons ici en révélant la contamination de leur nourriture par des niveaux toxiques de polluants environnementaux ou la non évaluation toxicologique chronique in vivo des OGM.