Thèse soutenue

Le jeu de Foucault : le problème épistémologique et éthique de la "fiction"

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Auteur / Autrice : Jing-Li Hong
Direction : Guillaume Le Blanc
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 08/06/2015
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Aménagement, développement, environnement, santé et sociétés (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Kim Sang Ong-Van-Cung
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Le Blanc, Fabienne Brugère, Judith Revel, Philippe Sabot

Résumé

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Un livre pour Foucault a valeur d’expérience. À travers un livre, l’auteur et son lecteur se transforment. En ce qui concerne Foucault, chacun de ses ouvrages provoquerait une transformation singulière : on peut percevoir ce phénomène de transformation dans ces trois ouvrages : l’Histoire de la folie, Surveiller et punir, l’Histoire de la sexualité. Toutefois, l’ouvrage Les mots et les choses ne présente pas une expérience spécifique comme celle de la folie, de la prison ou du sexe. Il s’agit plutôt d’un exercice différent dont le but est de rendre visible un mouvement de pensée. Nous voulons montrer qu’il existe un paradoxe dans l’ouvrage Les mots et les choses. Il s’agit de l’existence de la pensée de Foucault. À savoir, ce qui permet la juxtaposition des deux analyses, n’est sans doute pas autre chose que la pensée de Foucault dans laquelle une image comme celle des ménines peut être juxtaposée à l’histoire des sciences humaines. Pourtant, hors de ce livre et de sa disposition pouvons-nous encore retrouver la pensée de Foucault? Cette difficulté nous ramène vers l’ « Introduction » de l’Histoire de la sexualité II. La « modification » dans l’ « Introduction » est implicitement ambiguë. Premièrement, si cette modification marque justement le caractère de la pensée de Foucault, elle est comme un point prévisible dans le déroulement de cette pensée, de telle sorte qu’elle n’en est pas vraiment une. Deuxièmement, si elle est une rupture dans son esprit, elle se révèle alors dans Les mots et les choses. C’est sans doute une modification foucaldienne mais ce n’est pas une vraie modification. Ici, elle est le paradoxe analogue à la phrase « Je mens ». Ce paradoxe est visible également dans l’analyse de l’œuvre Les ménines. Il est même incontournable si l’on s’arrête sur ce seuil où le peintre règne. La difficulté de l’auto-référence nous conduit à une interrogation sur le philosophe. Le développement de ce projet est donc axé sur ce paradoxe de l’auto-référence par la question suivante : Qu’est-ce que la pensée de Foucault ? Cette question ne vise pas à connaître la pensée foucaldienne, notre expérience cherchant seulement à se situer par rapport à elle. C’est déjà une démarche philosophique au sens où Foucault conduit la sienne. Dès lors qu’on pose cette question, on lance un rapport sagittal au livre de Foucault, alors que, en même temps, sa pensée n’existe plus que dans la tête du lecteur. C’est un va-et-vient permanent.