Thèse soutenue

Caractéristiques des maladies auto-immunes et systémiques aux Antilles-Guyane dans leur environnement

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Auteur / Autrice : Christophe Deligny
Direction : Mathieu Nacher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie, Médecine, Santé
Date : Soutenance le 03/07/2015
Etablissement(s) : Antilles
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale pluridisciplinaire (Pointe-à-Pitre ; 1996-2015)
Jury : Président / Présidente : Pierre Duhaut
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Duhaut, Dominique Farge-Bancel, Serge Arfi
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Farge-Bancel

Résumé

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Les maladies auto-immunes et systémiques sont des maladies sur lequel le champ de la recherche pose son œil de façon appuyée depuis 15 ans, du fait de l’émergence de thérapies biologiques ciblées. Ces pathologies sont volontiers hétérogènes, au mieux de fréquence ou caractéristiques particulières dans les populations d’origine Africaine. La connaissance de l’épidémiologie, et des caractéristiques de ces maladies est un préalable essentiel à la mise en place de recherche plus fondamentale pour aider à décomposer leurs physiopathologies souvent extrêmement complexes. En effet, la comparaison de différences marquées entre deux expressions dans des populations différentes d’une même maladie peut permettre d’aider à en dénouer le fil. Nous proposons dans ce travail une estimation des caractéristiques du lupus cutané et du lupus systémique en Guyane Française qui retrouve une faible fréquence de la maladie, la plus faible jamais retrouvée dans une population subsaharienne. Nous décrivons en Martinique sur le plan épidémiologique comme clinique une forme rare de myosite appelée syndrome des anti-synthétases semblant très particulière, l’épidémiologie et la description de la maladie de Kikuchi-Fujimoto pour la première fois dans la littérature, l’épidémiologie et les caractéristiques à base de population de la maladie de Behcet, des principales vascularites (périartérite noueuse, micropolyangéite, granulomatose éosinophile avec polyangéite, granulomatose avec polyangéite), de l’hypertension pulmonaire des connectivites qui semblent plus fréquentes que chez les Européens. Les néphropathies du lupus systémiques sont décrites dans la population Guadeloupéenne montrant une grande fréquence des néphropathies prolifératives. Le protocole EUROLUPUS qui permet le traitement de ces néphropathies prolifératives du lupus systémique avec de faibles doses de cyclophosphamide et de corticoïdes, est évalué en Martinique sur 30 patients alors qu’il ne l’a jamais été dans une population d’origine Africaine. Il semble y être aussi efficace que chez les patients d’origine Européenne, alors que les néphropathies y ont un pronostic meilleur. La maladie de Sjögren primaire est décrite en Martinique très proche de ce qu’on trouve en Europe sur le plan du tableau clinique et évolutif alors que cela n’est l’objet d’aucune étude dans une population d’origine noire Africaine. Nous avons par ailleurs montré en Martinique l’amélioration de la prise en charge du lupus systémique en Martinique au travers de la régression au fil du temps d’une des complications de la corticothérapie les plus pénibles pour les patients, l’ostéonécrose aseptique. La sclérodermie systémique est décrite à base de population avec épidémiologie dans les deux départements de Guadeloupe et Martinique, montrant des caractéristiques proches de celles retrouvées chez les AfroAméricains. Nous avons aussi montré la fréquence et la gravité des atteintes ORL des myopathies inflammatoires sur ces 2 départements avec une fréquence inhabituelle de certaines maladies auto-immunes dont le lupus systémique et les myosites inflammatoires associées aux anticorps anti-SRP, et l’absence de myosite à inclusion. Au total, nous apportons une somme de connaissance descriptive de ces maladies auto-immunes et systémiques permettant la mise en place de recherches plus fondamentales avec des bases solides par rapport aux profils hétérogènes de ces maladies.