La dynamique des contrastes dans la construction romanesque chez Fred Vargas
Auteur / Autrice : | Ewa Cwiek Bellomo |
Direction : | André Not |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 23/11/2015 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Urbani |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Urbani, Sylvie Vignes, Michel Bertrand | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Vignes |
Mots clés
Résumé
Construit sur un réseau de contrastes, le monde romanesque de Fred Vargas arbore le masque de la fiction policière. Les meurtres au présent cachent les meurtrissures de l’amour au passé. Médiateur entre ces pôles diégétiques, la passion du personnage vargassien fait faillir les règles du jeu que lui impose le monde. Car derrière les apparences civilisées perdure l’ordre originel de Nature : la prédation. Face à son échec, le personnage doit relever un défi qui transforme son enquête sur le crime en une quête identitaire. Choisir la transgression ou le sacrifice de soi décide de sa chute ou du resurgissement de sa dignité. Superposant l’intrigue et l’Histoire, le hic et nunc diégétique confère au personnage le rôle de trait d’union entre les Ici et les Ailleurs identitaires adverses. L’enquête approche la psyché du meurtrier et de l’enquêteur, reconstituant l’interaction de l’individu et du monde précisé en tant que son chronotope synchronique et diachronique. La relation entre l’homme et ses Autres révèle la personne derrière le personnage. La confrontation de l’animal humain aux animaux réels et mythifiés, remet en question les frontières entre l’identité et l’altérité. Le réel meurtrier s’avère incarner un des masques de l’imaginaire, tandis que l’imaginaire, érigé en idéal de l’humanité, devient une réalité à conquérir au prix du sacrifice de soi, et dévoile la polyvalence des réalités de l’échec et l’accomplissement. L’analyse du jeu de miroirs entre l’opposition et la complémentarité conclut à l’union des contraires qui fait coexister l’horreur et le sublime, l’amour et la mort dans le couple d’opposés que forment l’homme et le monde.