Thèse soutenue

Le théâtre anthropophage de Miguel Romero Esteo ou le cycle grotescomachique infernal
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Auteur / Autrice : Sophie Faure-Gignoux
Direction : Carole Egger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes romanes
Date : Soutenance le 06/07/2015
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Carole Egger, Oscar Cornago Bernal, Bernard Bessière, Monique Martinez Thomas, Isabelle Reck

Mots clés

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Résumé

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Le monde théâtral de Miguel Romero Esteo, sans doute l’un des dramaturges espagnols les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle, ouvre sur des espaces qui apparaissent comme des univers inconnus encore jamais explorés. Son œuvre, composée de pièces qu’il nomme lui-même « grotescomachies », il invente une dramaturgie nouvelle, festive, rituelle et baroque, qui puise à diverses traditions littéraires, théâtrales, picturales et musicales. L’usage pléthorique de l’intertexte dans ce théâtre polymorphe, hybride et postmoderne avant la lettre – où le chercheur peut glaner les traces d’une anthropologie culturelle – souligne ce que le Moi doit à l’Autre dans toute appréhension esthétique et idéologique du monde. C’est le traitement de la langue qui retiendra notre attention car l’engendrement de la parole dramatique emprunte des chemins de traverse et esquisse des tracés inhabituels. Romero Esteo se livre à une déconstruction du langage et crée ainsi un espace imaginaire inédit, où la poésie et la musique occupent une place centrale. L’auteur crée une fête des sens et du sens, à la fois sonore et poétique, mais aussi critique et grotesque, où chacun des éléments de la structure dramatique s’inscrit dans une forme de jeu particulière qui, loin de dessiner une aire ludique singulière, repousse les limites de l’espace-temps théâtral. Théâtre en liberté, théâtre de la liberté, cette langue autre où se confondent l’animal et l’humain, le spirituel et le corporel, la folie et la raison, la terre et le ciel, construit un univers atemporel qui permet de mieux apprécier et de railler en permanence les traits caractéristiques de la condition humaine.