Thèse soutenue

Travail, Terres et Productivités : Le rôle de la surface par actif dans les trajectoires de développement agricole, dans le Monde et au Mexique (1980 – 2007)
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Auteur / Autrice : Antonin Vergez
Direction : Michel Benoit-Cattin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences sociales
Date : Soutenance le 08/12/2015
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Gestion des ressources renouvelables et environnement - AgroParisTech (France ; 2007-....) - Marchés, organisations, institutions et stratégies d'acteurs - UMR MOISA (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Martin O'Connor
Examinateurs / Examinatrices : Michel Benoit-Cattin, Martin O'Connor, Denis Requier-Desjardins, Stéphane Blancard, Françoise Gérard
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Requier-Desjardins, Stéphane Blancard

Résumé

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En 2008, la Banque mondiale a consacré son « rapport annuel sur le développement » à l'agriculture. Cela n’avait plus été le cas depuis 25 ans. Elle y montre que la croissance agricole est plus efficace que celle d’autres secteurs pour réduire la pauvreté. La productivité du travail agricole des actifs agricoles y est paradoxalement à peine citée : ses facteurs explicatifs de court terme comme ses variables structurantes sur le long terme ne sont pas analysés. Cette thèse entend contribuer à une meilleure compréhension des relations dynamiques qu’entretiennent la démographie et le développement non agricole avec le développement agricole (élévation de la productivité du travail agricole). Sous quelles conditions démo-économiques la transformation structurelle d'une économie (baisse du poids relatif du secteur agricole dans l’économie (actifs et valeur ajoutée)) peut-elle s'accompagner d'un développement agricole ? Alors qu’un secteur industriel ou tertiaire qui se développe est généralement attracteur d’actifs, une loi inverse existe-t-elle pour le secteur agricole ? Celui-ci doit-il nécessairement se vider de ses actifs pour se développer ? Y’a-t-il jamais eu, et peut-il y avoir développement agricole dans un contexte de croissance continue du nombre des actifs agricoles ?Notre (hypo)thèse principale est que la combinaison dynamique des facteurs «terre » et «actif agricole », dont la résultante est la « surface travaillée par actif agricole », est la véritable clé du développement agricole, davantage que la productivité de la terre. Nous analysons les déterminants des niveaux et taux de croissance de la productivité du travail agricole au cours de la période 1980 - 2007, à différentes échelles géographiques. Une attention particulière est mise sur la variable « nombre d’actifs agricoles », à l'aide de différents jeux de données (internationales, nationales, données d’enquêtes de terrain), à différentes échelles (monde, Mexique, 31 états fédérés et 2400 Municipes mexicains) et avec diverses méthodes (décomposition factorielle, cartes, classifications ascendantes hiérarchiques, inférence statistique, enquêtes de terrain auprès de ménages agricoles, non agricoles, d’institutions). Au niveau mondial, nous mettons en évidence une « course de vitesse » entre actifs agricoles et terre dans certaines régions du monde et proposons le concept de «transition agricole démographique » ainsi que sa typologie associée. Le Mexique est ensuite choisi pour ses agricultures présentant des niveaux de développement très contrastés, en synchronie comme en diachronie. Nous cherchons à expliquer les différences de trajectoires de développement agricole observées au Mexique. Nous analysons l’influence de variables caractérisant l’économie non agricole, la substitution du capital machine au travail, la libéralisation foncière, la géographie (physique et humaine). Dans les comparaisons internationales comme au Mexique, nous montrons que le taux de croissance de la surface par actif agricole a une influence marginale plus forte sur le taux de croissance de la productivité du travail agricole, que le taux de croissance de la productivité de la terre. Enfin, nous analysons les stratégies économiques de ménages et actifs agricoles, du Municipe de Teopisca dans la région de Los Altos de Chiapas, « piégés » dans un contexte de « transition agricole démographique bloquée » (décroissance tendancielle de la surface travaillée par actif) : diversification des sources de revenus (vers le non agricole) et tentatives d’élévation de la productivité de la terre sont les deux principales stratégies déployées sous contraintes de défaillances des marchés (travail, crédit) et d’accès à l’eau d’irrigation.