Thèse soutenue

"Est-ce pas ainsi que je parle ?" : la langue à l'œuvre chez Pey de Garros et Montaigne

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Auteur / Autrice : Gilles Guilhem Couffignal
Direction : Jean-François CourouauMarie-Luce Demonet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres modernes
Date : Soutenance le 29/11/2014
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Patrimoine, littérature, histoire (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Gilles Siouffi
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Courouau, Marie-Luce Demonet, Philippe Gardy, Paul Cohen, Olivier Guerrier
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Siouffi, Philippe Gardy

Résumé

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En publiant ses Psaumes viratz (1565) et ses Poesias gasconas (1567), Pey de Garros (ca.1525-ca.1583) se fait l’inventeur d’une littérature « gasconne ». Quelques années plus tard, dans ses Essais (1580-1595), Montaigne (1553-1592) intègre la question du « gascon » à sa réflexion générale sur les langues et le langage. Ces deux auteurs, jusqu’à présent, ont été perçus dans deux cadres distincts, l’histoire de la littérature occitane et celle de la littérature française. La notion de « gascon » permet de décloisonner ces deux domaines. Par-delà la différence linguistique, qui oppose une écriture en occitan à une écriture en français, se dessine un imaginaire linguistique « gascon », qui émerge des textes et participe pleinement au sens que prend le discours littéraire. Pour pouvoir décrire cet imaginaire linguistique, une enquête est nécessaire, relevant de la sémantique historique, afin de comprendre ce que peut signifier, dans la seconde moitié du xvie siècle, une « langue » et son emploi littéraire. En découvrant les différents sens que prend le « gascon » pour ces deux auteurs, c’est tout un réseau de représentations, de figures et d’échos obsédants qui se dévoile. Alors que tout semblait les séparer, un imaginaire linguistique similaire relie les œuvres de Garros et de Montaigne, fait de prises de parole assumées et d’interrogations profondes sur les moyens de s’exprimer. Parallèlement, cette analyse en termes d’imaginaire linguistique éclaire la relation que crée l’œuvre avec son lecteur. Le pouvoir d’évocation de l’imaginaire linguistique de l’œuvre dépend de sa rencontre avec l’imaginaire linguistique propre au lecteur. C’est ainsi qu’un point de vue périphérique, par son attention à la question du « gascon », permet, dans un même geste, de lire les Psaumes viratz, les Poesias gasconas et les Essais.