Thèse soutenue

Les camps de "regroupement" : une histoire de l’État colonial et de la société rurale pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962)
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Fabien Sacriste
Direction : Guy PervilléJacques Cantier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 14/11/2014
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : France Amériques Espagne - Sociétés, pouvoirs, acteurs (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Colette Zytnicki
Examinateurs / Examinatrices : Guy Pervillé, Jacques Cantier, Jean-Charles Jauffret, Éric Savarese, Raphaëlle Branche, Sylvie Thénault
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Charles Jauffret, Éric Savarese

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse porte sur les pratiques de déplacement des populations rurales pendant la guerre d’indépendance algérienne. Au cours de ce conflit, la création de « zones interdites » par l’armée française se solde par le transfert de plus de deux millions d’Algériens vers ce que l’armée appelle alors des « centres de regroupement ». L’objectif de ce travail consiste à comprendre les dynamiques de diffusion de cette pratique et son intégration dans l’arsenal stratégique mobilisé par l’armée française dans la lutte contre le Front de Libération National. Il s’agit aussi de cerner la figure de l’une des institutions majeures de ce conflit, le camp de regroupement. Essentiellement créé à des fins de contrôle social, il génère dans la plupart des cas une crise économique pour les populations visées, déracinées et privées de l’accès à leurs terres, désormais dépendantes de l’État. Il s’agit enfin de comprendre comment l’État et l’armée réagissent à cette crise, en développant notamment une politique dite des « Mille villages » censée transformer les camps en autant de nouvelles entités semi-rurales – et les effets de cette politique. Dans cette perspective, ce travail vise à étudier la mise en œuvre de cette double politique sur le terrain militaire, politique et administratif, en analysant les relations entre les principaux acteurs de l’État dans la conduite de l’action publique. Il s’intéresse plus particulièrement aux activités sécuritaires, sociales et économiques des officiers des Sections Administratives Spécialisées (SAS), alors chargés de l’encadrement des populations déplacées. Elle cherche ainsi à contribuer à l’écriture d’une histoire de l’État colonial dans ce contexte où il connaît ses ultimes transformations.