Thèse soutenue

Symbolisme et figures mythiques et légendaires : une vision européenne (Stéphane Mallarmé, William Butter Yeats et Stefan George)
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Auteur / Autrice : Jutta Elgart
Direction : Mireille Dottin-Orsini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres modernes
Date : Soutenance le 29/09/2014
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, langages et arts (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Bernard Franco
Examinateurs / Examinatrices : Mireille Dottin-Orsini, Jean-Louis Backès, Yves Landerouin
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Backès, Yves Landerouin

Résumé

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La figure mythique et légendaire, suggestive, occupe une position centrale dans l’esthétique du symbolisme européen (fin XIXe ̶ début XXe siècle). Cette thèse propose d’en étudier l’émergence et la fonction dans les œuvres de trois éminents représentants : Stéphane Mallarmé (1842–1898 France), William Butler Yeats (1865–1939 Irlande) et Stefan George (1868–1933 Allemagne). Un regard sur la société contemporaine (les arts, les découvertes scientifiques) permet de découvrir la place qui revient au mythe et à la légende. Au-delà des différences, affinités et contacts personnels rapprochent les trois poètes. Deux générations de symbolistes de langue différente se retrouvent dans une même vision de la création poétique. Œuvres poétiques (poésie, prose, théâtre), écrits théoriques, correspondances et entretiens révèlent une approche conjointe de l’image et du mythe : la figure mythique ou légendaire prend forme entre rêve et vision, réminiscence, évocation musicale et symbole littéraire. Du discours sur le mythe se dégage une théorie personnelle. Poésie et drame puisent aux sources hétérogènes des traditions s’enrichissent de philosophie, religion, occultisme, psychologie et vécu intime. La transposition d’art véhicule l’intertexte mythique du sujet pictural ou en sera contaminé, d’où un lien complexe entre texte et peinture (ou sculpture). Explicite dans l’œuvre de jeunesse, la figure mythique ou légendaire subira de multiples métamorphoses : syncrétique, elle fond les versions d’un mythe avec des traditions éloignées, superpose figures et faits mythiques et réels, historiques et contemporains. Implicite, elle est présente sous forme de traces dans l’abstraction du nom commun, pronom, qualificatif ou geste. La richesse des formes d’émergence lui assure son pouvoir d’irradiation. A la flexibilité de forme et contenu correspond la diversité des fonctions : la figure mythique se prête à toute figure stylistique et fonction grammaticale. Elle crée ainsi la cohésion dans l’œuvre et participe intimement à la construction du sens. La contamination atteint l’ensemble de l’œuvre mythopoétique. Autour des figures se forme une constellation d’images qui génère un nouveau mythe anthropocentrique, résumé et dépassement des traditions. D’abord « réservoir d’images » (Yeats) pour des créations futures, l’œuvre des poètes correspond de fait à une tentative bien plus ambitieuse : offrir une réponse à la quête du sens de l’Histoire et de la vie de l’Homme moderne qui ne croit plus en Dieu et dessiner les contours d’une société nouvelle. La figure mythique ou légendaire représente l’élément essentiel de la création poétique.