Thèse soutenue

Mosquées à Milan : la construction géographique du droit à la ville

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Auteur / Autrice : Marianna Pino
Direction : Claire Hancock
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Soutenance le 08/05/2014
Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
Jury : Président / Présidente : Béatrice Collignon
Examinateurs / Examinatrices : Claire Hancock, Franco Farinelli
Rapporteurs / Rapporteuses : Elena Dell'Agnese

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La thèse décrit et analyse la géographie des mosquées en Italie, un sujet d'une grande pertinence et originalité, en particulier en ce qui concerne le champ d'application des études géographiques. C'est un sujet qui a été étudiée dans d'autres pays européens, et pas seulement, alors que l'urgence en Italie est de plus en plus stricte. Une telle urgence est déterminée par les changements rapides de l'immigration qui ont touché le territoire italien. La centralité de la composante musulmane parmi les étrangers vivant en Italie est désormais une réalité, il suffit de penser à l'affirmation de l'islam comme la deuxième religion plus populaire en Italie, et il est prévu que ça se renforce au cours des prochaines générations. Sur la base de ces considérations, cette thèse retrace ce qui a été le processus de création des mosquées en Italie, à travers l'étude des cas exemplaires, et elle analyse l'impact qu'une telle présence a eu sur le territoire italien, en particulier dans les zones urbaines de Milan. Ce travail montre en effet le «processus de la manifestation visible » qu'une religion, absent du paysage italien jusqu'à il y a quelques décennies, empreinte sur le sol, d'un point de vue privilégié, au cœur de lieux de culte, les mosquées. Le cœur de ce travail reflète sur la taille de la « construction de l'espace » mis en évidence par la construction de mosquées. En fait, les conflits qui accompagnent souvent la proposition ou la création de mosquées montrent que pas tout le monde a « droit à la ville » ou à une « place » dans l'espace d'une manière égale. Et la construction de ce droit implique le partage d'un éventail d'acteurs, discours ( normatifs et de représentation mentale de l'espace ) et de dispositifs spatiaux qui mènent à la légitimité de cette présence. Les mosquées ne sont pas seulement le symbole de la présence des musulmans en Europe. Grâce à eux, on peut lire la position des musulmans dans la société italienne. La construction de mosquées devrait être la transition de l'ère d'une installation spontanée d'une minorité religieuse récemment arrivée au moment de l'institutionnalisation, de l'attribution d'un «lieu» reconnue et légitime. Par conséquent, la transition du moment de l'hospitalité, où la présence est temporaire et révocable, et l'accueil est « toléré », au «temps du droit à la ville» et de la reconnaissance. Le passage de l'islam de la sphère privé à la sphère publique. Les salles de prière dans les villes italiennes, dans ce cas précis, à Milan, qui ont toujours été des lieux précaires et résiduelles (des sous-sols, garages, etc.) celles-ci représentent les premières phases d'une installation des musulmans dans l'espace urbain. Une installation à peine visible et peu organisée et vue par les institutions et la société d'une façon presque bienveillante et curieuse, un regard exotique à la diversité, sans grandes réactions négatives. Dans cette première période, même des accords pour la construction de nouvelles mosquées ad hoc ont été effectivement atteints.La mosquée de Milan, cependant, a été fondée d'une manière presque accidentelle, et assez peu a été dit de ce sujet jusqu'à ce que son inauguration. La mosquée de Rome est, au contraire, plus le résultat de l'institutionnalisation, mais surtout des relations internationales (c'est à dire les bonnes relations entre l'Italie et le Moyen-Orient, encore plus important au cours de la crise pétrolière de 1973) plutôt que de la présence de la communauté musulmane locale. Les conflits sont plutôt déclenchés au moment de la reconnaissance et l'institutionnalisation, quand une présence que l'on croyait peut être temporaire ou accidentelle devient stable, organisée, visible et centrale. En outre, dans le même temps la minorité musulmane est dotée d'une connotation négative à la suite des événements tragiques liés au terrorisme international et les conflits qui en découlent