Thèse soutenue

Essais sur le pétrole et le développement économique
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Auteur / Autrice : Majda Seghir
Direction : Gérard Duchêne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 09/12/2014
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Equipe de Recherche sur l’Utilisation des Données Individuelles en lien avec la Théorie Economique (Créteil ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Katheline Schubert
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Duchêne, Jean-Louis Combes
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Mignon, Frederick van der Ploeg

Résumé

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La richesse naturelle est-elle un gage de prospérité ou se révèle-t-elle être une malédiction? Comment le pétrole a-t-il façonné l'évolution économique des pays producteurs ? Dans le prolongement de ces interrogations, l'objectif de cette thèse est de progresser dans la compréhension des mécanismes qui font que le pétrole est, pour les pays exportateurs, aussi souvent une malédiction qu'une bénédiction. Les travaux empiriques qui constituent notre thèse permettent ainsi de répondre à trois questions distinctes : (i) quelle est la contribution du pétrole en tant que ressource énergétique (ou source d'énergie) au processus de croissance économique ? (ii) quels sont les effets directs et indirects de la dépendance aux revenus pétroliers sur la croissance économique et (iii) la malédiction pétrolière n'est-elle pas une question qui renvoie à la stabilité macroéconomique?Notre analyse met ainsi en évidence les résultats suivants : (i) une richesse pétrolière abondante et la surconsommation de pétrole observée dans une large majorité de pays exportateurs de pétrole contribuent positivement au processus de croissance économique. Ce résultat n'est toutefois valable que sur le court terme. En effet, sur le long terme, la consommation de pétrole s'avère être une conséquence de la croissance économique ; (ii) le pétrole en tant que source de revenus impacte la croissance économique directement et indirectement via ses effets sur le montant et la qualité des dépenses publiques ainsi que sur l'ouverture commerciale. Au regard de ces mécanismes de transmission, nos résultats montrent qu'au-delà d'un certain seuil de dépendance aux revenus pétroliers, la croissance économique est entravée par les effets directs et indirects de la rente pétrolière. Toutefois, ces effets peuvent être contenus, tout d'abord, en réduisant la dépendance aux revenus pétroliers, en améliorant, ensuite, la gouvernance et, enfin, en allant vers davantage de stabilité politique ; (iii) les revenus pétroliers, de part leur extrême instabilité peuvent nuire à la croissance économique en induisant des distorsions macroéconomiques. Cette instabilité se traduit plus précisément par une appréciation du taux de change réel, une hausse des dépenses publiques et de l'inflation. Les pays les plus tributaires de la rente pétrolière sont les plus exposés à cette instabilité macroéconomique. De même, les pays où l'efficacité et la crédibilité du gouvernement sont moindres sont ceux où la croissance économique pâtit le plus de cette instabilité macroéconomique.Le pétrole est ainsi un atout pour les économies des pays exportateurs de pétrole dont il faut maitriser les effets indésirables sur l'économie. Une première solution consisterait alors à réduire le niveau de dépendance de l'économie aux revenus pétroliers pour diminuer le risque d'exposition à la volatilité des prix du pétrole et en réduire le risque de contagion à l'économie. Une autre solution nécessiterait d'améliorer la capacité des gouvernements à mettre en place des politiques économiques efficientes.