Thèse soutenue

Ecritures photographiques des identités collectives : classe, ethnicité, nation dans la photographie en Grande-Bretagne entre 1990 et 2010

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Auteur / Autrice : Karine Chambefort
Direction : Didier Lassalle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères
Date : Soutenance le 14/11/2014
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des mondes anglophone, germanique et roman (Créteil) - Institut des mondes anglophones- germanique et roman / IMAGER
Jury : Président / Présidente : Agnès Alexandre-Collier
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Avril
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Esteves, Renée Dickason

Résumé

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Cette thèse étudie un corpus de livres et d’expositions de photographies qui abordent les questions d’identité sociale, ethnique et nationale [en Grande-Bretagne]. Elle procède à une historicisation du champ photographique en s’intéressant au contexte social et politique de production et de diffusion des images, et en particulier aux politiques culturelles. Elle considère photographies et expositions comme des discours et pratiques qui contribuent à la formation des identités collectives. Le genre des photographies, et notamment le documentaire, est discuté au fil de l’étude, en lien avec la problématique de l’identification. En s’attachant aux rapports entre représentations, identités collectives, culture et pouvoir, l’analyse s’inscrit dans la lignée des cultural studies, dont quelques auteurs, comme Stuart Hall ou Paul Gilroy sont régulièrement évoqués. Il ressort que la photographie se fait le témoin et l’agent d’une dissolution des identités collectives dans les années 1990, en interrogeant l’identité nationale et ses vecteurs et en revendiquant un plus grand pluralisme culturel. Pour aborder la question sociale, devenue moins centrale, elle rompt avec le documentaire classique et la figure du photographe engagé. Par ailleurs, une photographie noire se structure autour d’Autograph-ABP. Lorsqu’une New Britain (jeune, créative et multiethnique) est promue par les travaillistes, la photographie en révèle les dissonances. Néanmoins, en entrant dans le domaine de l’art contemporain, le médium devient aussi l’objet des politiques culturelles multiculturalistes et se fait parfois source d’ethnicisation et d’essentialisation des identités. Après 2001, lorsque le multiculturalisme est critiqué, la photographie enregistre la diversité de la société britannique et démonte les stéréotypes qui visent particulièrement musulmans et réfugiés. Elle est aussi force de proposition dans la recherche de nouvelles formes de cohésion. Des pratiques documentaires collaboratives sont expérimentées pour un renouveau de la citoyenneté. La capacité de la photographie à explorer le rapport entre territoire et citoyens lui permet aussi d’inventer d’autres modes d’identification collective ancrés dans l’expérience quotidienne.