Thèse soutenue

Un malade qui s’ignore, un médecin qui guérit. : Les représentations de la médecine dans les revues de l’Entre-deux-guerres en France

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Auteur / Autrice : Delphine Benoit
Direction : Hélène GispertNathalie Jas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des sciences
Date : Soutenance le 01/07/2014
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Savoirs scientifiques : Epistémologie, histoire des sciences, didactique des disciplines (Paris ; 2000-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe d'histoire et de didactique des sciences d'Orsay - Groupe d'histoire et diffusion des sciences d'Orsay
Jury : Président / Présidente : Christian Bonah
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Jas, Christian Bonah, Andrée Bergeron, Marc Renneville, Jonathan Simon
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrée Bergeron, Marc Renneville

Mots clés

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Résumé

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Alors que les travaux historiens existants portant sur la médecine de la France de l’Entre-deux-guerres sont essentiellement tournés vers le réel, les objets, les institutions, cette thèse a choisi d’étudier cette médecine en en caractérisant les représentations. Les représentations de ce qu’est une activité, un domaine en sont en effet constitutives. En rendre compte implique donc d’en saisir aussi les représentations. C’est ce à quoi s’est attelée cette thèse pour la médecine de l’Entre-deux-guerres qui, par là, se veut une contribution originale à l’historiographie existante. Pour retrouver et analyser ces représentations, le choix a été fait d’analyser des revues de vulgarisation qui ont la propriété d’avoir été très peu étudiées alors même que ce sont des média encore très présents dans la France de l’Entre-deux-guerres. Une analyse comparée de grande ampleur portant sur sept revues, qui ont été retenues en fonction des publics qu’elles visaient, a été construite et mise en œuvre. Deux revues de vulgarisation scientifique populaire, deux revues de haute vulgarisation scientifique, deux revues politiques et littéraires et une revue professionnelle médicale ont été analysées suivant une approche qualitative qui permette la prise en charge et la comparaison de ces revues très diverses par leurs formats, leurs contenus, leurs auteurs et les publics visés. Cette approche a notamment pour caractéristique l’adaptation aux particularités de chaque revue et de porter une attention particulière à leur matérialité (illustrations, mises en page, signatures). Au-delà d’une diversité de représentations – les représentations dégagées sont parfois portées par plusieurs revues, parfois spécifiques à l’une d’elles – se dessine l’image d’une médecine puissante, variée et inventive, dont la puissance est assurée grâce aux sciences physiques et au recours à une Nature maîtrisée voire artificialisée. L’image du patient est celle d’un patient infantilisé et de facto ignorant qui a besoin en tout instant de l’expertise ou du savoir du médecin qui peut par ses soins permettre aux corps de la Nation de retrouver leurs santés physique et mentale, et à la Nation de redevenir ainsi économiquement prospère. Au-delà de sa contribution à l’histoire de la médecine de l’Entre-deux-guerres, en dégageant des discours et des modalités d’administration de la preuve spécifiques à certaines revues ou groupes de revues, la thèse apporte aussi des éléments à l’histoire de chacune des revues et à l’histoire des revues de vulgarisation de la France de l’Entre-deux-guerres.