La prise en charge des toxicomanes entre la communauté thérapeutique et l’aventure de l’écoute psychanalytique dans le contexte libanais
Auteur / Autrice : | Michel Tany |
Direction : | François Pommier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 27/06/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLInique PSYchanalyse Développement (2014-... ; Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-José Grihom |
Examinateurs / Examinatrices : François Pommier, Marie-José Grihom, Vincent Estellon, Jean-Pierre Pinel, Sara Marie Skandrani | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Estellon, Jean-Pierre Pinel |
Mots clés
Résumé
La présente recherche se propose d’examiner les multiples intérêts de faire intégrer l’approche psychanalytique dans un cadre spécifique de prise en charge pour des sujets toxicomanes : la communauté thérapeutique (CT). A partir de mon expérience clinique au Liban avec des sujets addictés, rencontrés dans une CT, j’expose les écueils de cette modalité de soin basée uniquement sur l’approche comportementale. Je décris aussi la clinique de la toxicomanie comme “clinique du semblable”. Cette clinique repose sur des processus identificatoires qui prennent appui sur un trépied : le regard social vis-à-vis du phénomène toxicomaniaque, un certain discours scientifique concernant les addictions, mais surtout sur le fonctionnement psychique propre aux sujets toxicomanes. Le point nodal de ma réflexion se trouve dans le fait qu’à la rencontre d’un soignant qui n’a pas nécessairement été usager de drogue lui-même, la plupart des patients addictés arguent qu’il n’est pas semblable à eux, donc il ne comprendrait jamais leur souffrance. Cette situation peut être considérée comme une forme de résistance, mais elle me permet de concevoir la fonction de la drogue sous l’angle de la problématique identificatoire. Je me propose donc, en me basant sur la psychanalyse, à déconstruire un pseudo-savoir constitué autour d’un phénomène complexe, savoir qui tend à figer les toxicomanes dans des notions qui mènent à des pratiques controversées (notamment en CT). J’essaye ainsi de recentrer la question de l’usage de drogue sur le patient addicté lui-même, avec ses failles et ses fantasmes identificatoires qui l’incitent à s’agréger aux communautés de personnes ayant des comportements bien codifiés.