Thèse soutenue

Les Kurdes dans l’Orient mamelouk et mongol de 1250 à 1340 : entre marginalisation et autonomie

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Auteur / Autrice : Boris James
Direction : Anne-Marie Eddé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Denoix
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Denoix, Hamit Bozarslan

Mots clés

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Résumé

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À travers l’étude de nombreuses sources textuelles arabes et persanes de la période mamelouke, la présente thèse a pour but de traiter l’ensemble des implications relatives au déclin politique et militaire des Kurdes au sein du sultanat d’Égypte et de Syrie à partir des années 1250. Nous y étudions les multiples facteurs de la construction d’un territoire des Kurdes entre les franges occidentales du Zagros et l’Anatolie de l’est. En ancrant leur histoire dans les montagnes zagrossiennes, lieu refuge de ces groupes belliqueux, les tribus entérinent cette construction. Les grands États du Moyen-Orient sont également des contributeurs essentiels des transformations spatiales, notamment par le pouvoir qu’ils sont de nommer les lieux. Les tribus kurdes implantées dans le Pays kurde sous influence mongole se trouvaient dans une situation intermédiaire du point de vue géographique, social et politique leur permettant de capter un certain nombre de ressources. Dans le détail de cette description ethnographique du territoire des Kurdes se logent les modes de captation des ressources et la production par ces acteurs d’un ordre intratribal et intertribal, matrice de leur autonomie. L’étude du rapport des groupes kurdes aux deux Empires de la région, les Mamelouks et les Ilkhanides mongols, révèlent le déclin politiques des Kurdes en Syrie et en Égypte et la réinstallation de pouvoirs kurdes autonomes en Haute Mésopotamie. Les autorités mameloukes marginalisent les émirs kurdes et tentent d’utiliser les forces kurdes contre les Ilkhanides. Ces derniers tentent dans un premier temps de les réduire, puis les intègrent peu à peu à leur appareil militaire pour le contrôle du territoire. La convergence de ces politiques étatiques contradictoires s’impose comme le facteur essentiel d’une autochtonisation des Kurdes.