Corps et précarité : l'ordinaire de la précarité dans une institution ASE

Body and precarious situation : ordinary precariousness in an institution of social assistance to children and family

• Auteur / Autrice : Guillaume Bailleul
• Direction : Drina Candilis-Huisman
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Recherche en Psychopathologie et psychanalyse
• Date : Soutenance en 2014
• Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

Mots clés contrôlés

Traumatisme

Violence

Service social

Corps humain

Résumé

Notre travail de recherche s'inscrit dans le champ de la précarité ordinaire avec les prismes de la psychopathologie et de la psychanalyse. Nous étions parti d'un constat clinique. Dans les classes populaires, les souffrances narcissiques les plus archaïques semblent envahir avec prédilection le lieu du corps. Si le social précaire surexpose les manifestations corporelles les plus diverses et les plus sordides, alors quelque chose d'énigmatique nous est donné à entendre. Y aurait-il une psychopathologie singulière aux marges de la ville ? Y aurait-il une construction inconsciente différente des autres sphères sociales ? Quel statut et quelle place le corps y tient-il ? De la violence, de la maltraitance, des addictions, des traumatismes, de la prostitution et du sordide nous ont plongé dans un univers thérapeutique singulier. Il a fallu modifié nos techniques et notre écoute. Si l'archaïque corporel fonde le terreau de toute aventure humaine, la précarité sociale, corporelle et psychique semble exacerber ses écueils : voilà résumé notre postulat de départ. Un surinvestissement de la réalité sociale et du corps semble un avatar de formations inconscientes originaires. Il pose une question métapsychologique sur le fonctionnement et les fonctions du corps. Notre démarche s'est étayée sur la méthode psychanalytique appliquée dans une institution d'Aide Sociale à l'enfance et à la famille de Seine Saint Denis. Nous présentons une petite dizaine d'accompagnement cliniques. Les résultats mettent en lumière la nécessité de penser le contretransfert thérapeutique, la question du deuil, les affects et les représentations face au sordide des situations sociales.

Our research task fits in the field of ordinary precariousness with the prisms of psychopathology and the psychoanalysis. We had started from a clinical report. In the popular classes, the narcissistic suffer ings most antiquated seem to invade with predilection the place of the body. If the social precarious one over-exposes the body demonstrations most various and most sordid, then something of enigmatic is given to us to understand. Would y have it a singular psychopatology with the margins of the city ? Would y have an unconscious construction different from the other social spheres ? Which statute and wich place the body are due to it ? Violence, ill-treatment, addictions, prostitution and the sordid one plunged us in a singular therapeutic universe. It was necessary modified our techniques and our listening. If the antiquated body one melts the compost of any human adventure, social, body and psychic precariousness seems to exacerbate its shelves : here is summarized our starting postulate. An over-investment of social reality and body seem a misadventure of originating unconscious formations. It raises a metapsychologic question about the operation and the functions of the body. Our step was supported on the psychoanalytical method applied in an institution of Social Assistance to the childhood and the family of the Seine Saint Denis. We present small teen clinical accompaniments. The results clarify the need for thinking the therapeutic contretransfert, the question of mourning, the affects and the representations on the sordid one of the social conditions.