Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Franziska Schottmann
Direction : Évelyne GrossmanMarcus Coelen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et sémiologie du texte et de l'image
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris 7 en cotutelle avec Ludwig-Maximilians Universität (Munich, Allemagne)

Mots clés

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Résumé

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Il y a un « être du langage ». C'est à partir de cette simple affirmation que les écrits sur la littérature de Michel Foucault se déploient en étalant un réseau ramifié qui évolue par le jeu subtile de la différence et de la répétition. En discutant les essais et articles consacrés par Foucault aux enjeux de la littérature, il se pose surtout une question : Comment contribue la langue à la construction d'une pensée ? Comment se déploie une pensée qui résulte d'un geste d'écriture, quelles formes, quels concepts invente-t-elle ? Ou bien, en parlant avec Foucault, qu'est-ce que « penser et parler » ? Dans notre discussion de la notion foucaldienne de l' « être du langage », il devient apparent que le langage a une dimension proprement fictive qui subvertit toute parole réflexive et consciente d'elle-même. Quand la syntaxe des phrases préfigure l'architecture d'une pensée, l'interstice ouvert par la conjonction « et » révèle la dimension littérale et matérielle du langage. La notion foucaldienne de l' « être du langage » qui n'est ni un concept ni un pure syntagme n'est pas le fondement d'une ontologie stable liée à une poétique basée sur des catégories ontiques mais plutôt le renversement ironique de toute tentative poétologique de formalisation. Ainsi, l'enjeu de cette étude est le déploiement patient des échos textuels et du lacis des motifs qui, loin d'affirmer les livres de Foucault comme unités délimitées, les dissolvent pour établir entre eux des liens tout autres.