Thèse soutenue

Femmes au « coeur d’homme » ou pouvoir au féminin ? : Les duchesses de la seconde Maison d’Anjou (1360-1481)

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Auteur / Autrice : Marion Chaigne-Legouy
Direction : Élisabeth Crouzet-Pavan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 08/12/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris)
Jury : Président / Présidente : Didier Lett
Examinateurs / Examinatrices : Michel Hébert, Frédérique Lachaud, Jean-Michel Matz, Jacques Paviot

Résumé

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La présente thèse de doctorat trouve son origine dans la singularité de l’histoire de la seconde Maison d’Anjou (1360-1481), qui se caractérise, à chaque génération, par des temps de rupture au cours desquels les femmes se trouvent en charge de la conduite de l’État comme régente, lieutenante ou en tant que vice-régente. Cette dynastie princière française offre un terrain d’observation privilégié pour décrire et expliquer un phénomène, en cours d’élaboration juridique et pratique à la fin du Moyen Âge, celui de l’exercice du pouvoir politique par des souveraines qui n’auraient pas dû gouverner. Grâce au croisement de sources de nature très variée, il s’agit aussi de mesurer les progrès administratifs ou les évolutions institutionnelles de la principauté auxquels participent les duchesses. Ces dernières ont également joué un rôle essentiel dans la construction territoriale de leur État, permettant de donner corps à une histoire commune d’espaces traditionnellement étudiés de façon indépendante : l’Anjou, la Provence, le Barrois, la Lorraine, Naples. L’étude, qui porte sur plus d’un siècle, repose sur une dialectique entre existence individuelle et fortune collective afin d’offrir une cohérence nouvelle aux problématiques liant l’identité et l’action politique féminine. Celle-ci est abordée au travers d’approches multiples (politique, anthropologique, juridique, quantitative) et de thèmes variés (finances, entourage, gouvernement des corps constitués, guerre, relations diplomatiques). L’analyse met ainsi à jour les mécanismes et les dynamiques par lesquelles, d’un côté, ces princesses exercent leur autorité à l’égal des hommes, comme des femmes « au coeur d’homme », tout en étant, d’un autre, contraintes par les restrictions morales, mentales et juridiques imposées à leur genre, les conduisant à adopter une pratique gouvernementale spécifiquement féminine, à exalter des vertus singulières, voire à tenter de modifier les règles de la politique ordinaire.