Thèse soutenue

La littérature illustrée pour enfants à l’époque de la Première Guerre mondiale : origines et évolution de la culture de guerre enfantine allemande

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Auteur / Autrice : Bérénice Zunino-Lecoq
Direction : Jean-Paul CahnOliver Janz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 12/12/2014
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Freie Universität (Berlin)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Uwe Puschner
Examinateurs / Examinatrices : Christine Beese, Françoise Knopper, Fritz Taubert

Résumé

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Dans une perspective d’histoire culturelle, cette thèse, fondée sur une approche iconologique, se propose de montrer, à partir de l’exemple de la littérature illustrée, que la culture de guerre enfantine allemande n’apparut pas ex nihilo en 1914. Elle avait ses racines dans la culture mémorielle d’avant-guerre. Issu de la peinture historique, un imaginaire héroïque en constituait les fondements. 1914 provoqua une intensification de la culture de guerre. Alors que les éditeurs commercialisèrent des livres patriotiques au moment où la guerre de position était déjà en place, ces ouvrages continuèrent à véhiculer l’image d’une guerre de mouvement. À mesure que les hostilités duraient, des dessins kitsch aux motifs enfantins et des caricatures de l’ennemi permirent de justifier le conflit, stylisé en une guerre défensive. Ces strates ludiques de la culture de guerre enfantine, qui provenaient de l’iconographie politique pour adultes, favorisèrent un élargissement du lectorat, auparavant scolaire, aux jeunes enfants. Les auto-images apologétiques l’emportaient toutefois sur la ridiculisation de l’ennemi. Conjointement aux caricatures, elles renforçaient la communauté nationale et traitaient des liens entre le front et l’arrière, qui devinrent une préoccupation croissante des familles, séparées durablement. Face aux difficultés matérielles, les livres, au ton moralisateur et performatif, cherchèrent à mobiliser matériellement les enfants à l’arrière. Dans ce contexte, des albums furent vendus au profit d’associations patriotiques. D’après les tirages, la littérature patriotique, probablement adressée aux enfants issus des milieux bourgeois, connut un certain succès.