Thèse soutenue

Héritages baudelairiens (1931-2013)

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Auteur / Autrice : Mathilde Labbé
Direction : André Guyaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 06/12/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Equipe de recherche : Littérature française XIXe-XXIe siècles (Paris)
Jury : Président / Présidente : Henri Scepi
Examinateurs / Examinatrices : Edward K. Kaplan, Luca Pietromarchi

Résumé

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Bien que le scandale qui a accompagné la publication des Fleurs du mal ne soit plus un obstacle à leur diffusion, il continue à jouer un rôle dans la lecture de l’oeuvre de Baudelaire : le XXe siècle a fait du poète l’archétype de l’artiste censuré. En analysant la réévaluation de l’oeuvre de Baudelaire et la manière dont certaines Fleurs du mal ont été mises à distance, notre étude vise à faire l’histoire de la fortune du poète après le processus d’institutionnalisation qui a fait de lui un classique à la fin des années 1920. Nous nous intéressons au rituel de la commémoration littéraire à travers l’analyse d’un corpus d’articles et d’ouvrages publiés lors de trois anniversaires : le centenaire du procès des Fleurs du mal, celui de la mort de Baudelaire et le cent-cinquantenaire du même procès. Nous envisageons également la fortune littéraire de Baudelaire en France à partir de 1930, date à laquelle son oeuvre est considérée comme l’origine de la poésie moderne. Une analyse critique de la notion d’influence permet de réévaluer le statut du poète, à la fois modèle et antimodèle pour Pierre Jean Jouve, Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet, Michel Deguy, André Frénaud ou André du Bouchet, et de montrer que son apparent oubli, entre le centenaire de 1967 et les années 1990, est suivi d’un retour au lyrisme de La Cloche fêlée. Nous voulons enfin montrer que la patrimonialisation de l’oeuvre de Baudelaire n’a pas été suivie d’une complète intégration à la culture nationale : la « survie culturelle » de Baudelaire à travers les adaptations de son oeuvre, ses biographies ou ses portraits ne s’inscrit pas dans un processus de panthéonisation mais dans un culte multiforme de l’écrivain, résultat de l’institutionnalisation du scandale.