Thèse soutenue

L’École des lettres. Correspondances amicales entre jeunes artistes : Alain-Fournier, Jacques Rivière, André Lhote (1904-1914)
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Auteur / Autrice : Juliette Carré
Direction : Henriette Levillain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 28/03/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : CELLF 19e-21e (2014-....)
Jury : Président / Présidente : Sophie Basch
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Baudorre, Anne-Rachel Hermetet, Françoise Simonet-Tenant

Résumé

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Alain-Fournier et Jacques Rivière échangent une abondante correspondance de 1904 à 1914. À ce premier échange se joint le peintre André Lhote, en 1907. Cette thèse postule que leurs correspondances, parce qu’elles sont fondées sur une amitié de jeunesse, contribuent à la formation des trois artistes. Les circonstances des rencontres entre les jeunes gens dépendent de ce que Jean-François Sirinelli appelle des « structures de sociabilité » : la classe de Rhétorique Supérieure de Lakanal, où se rencontrent Rivière et Fournier, et le salon bordelais de Gabriel Frizeau, où Rivière rencontre Lhote. Leurs découvertes littéraires et culturelles, représentatives d’une partie de l’offre culturelle de la période, fondent leur amitié et guident la constitution d’un réseau de sociabilités. Une fois ce cadre posé, l’on peut dégager les caractéristiques de l’amitié unissant les épistoliers. Celle-ci répond aux critères de l’amitié parfaite décrits par la tradition : elle naît entre égaux et repose sur l’échange et le partage. Mais la particularité de leur relation est d’être fondée sur une passion commune pour l’art. La nature du pacte amical influe dès lors sur le pacte épistolaire : le style de la lettre d’amitié, caractérisé par sa variété, permet des échanges critiques, des exposés théoriques et l’exercice de l’écriture littéraire. C’est pourquoi les correspondances forment une école pour les trois artistes : ils y élaborent des identités leur permettant de se positionner dans le champ artistique, des principes esthétiques vitalistes et un style propre. Leurs lettres apparaissent dès lors comme le laboratoire d’une écriture du roman, de l’essai et de la critique d’art.