Thèse soutenue

La représentation du Pouvoir depuis 1990 par les réalisateurs Italiens : un nouveau cinéma politique engagé?

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Auteur / Autrice : Hélène Dayan
Direction : Myriam Tanant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études italiennes
Date : Soutenance le 19/12/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Les Cultures de l'Europe méditerranéenne occidentale (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pérette-Cécile Buffaria
Examinateurs / Examinatrices : Myriam Tanant, Pérette-Cécile Buffaria, Christian Del Vento, Andrea Fabiano, Giacomo Manzoli

Résumé

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Comment considérer le cinéma italien des vingt dernières années ? Si en France il est associé à quelques réalisateurs qui luttent contre Berlusconi et contre un système politique et économique corrompu, tels que Roberto Benigni, Nanni Moretti, Sabina Guzzanti, et plus récemment Paolo Sorrentino ou Matteo Garrone, il ne trouve pas la même estime chez ses compatriotes qui, comme en témoignent les résultats du box-office, le considèrent tout au plus comme un moyen de divertissement. La critique des deux pays s’accorde cependant pour dire que l’on assiste depuis une dizaine d’années à un retour du cinema d’impegno (cinéma d’engagement) cher aux réalisateurs des années 1960-1970. Sorrentino et Garrone auraient repris respectivement les flambeaux de Elio Petri et de Francesco Rosi… Peut-on parler d’une nouvelle vague de cinéastes engagés et d’un nouveau cinéma politique italien ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes penchés sur quatre films en particulier qui traitent de thèmes explicitement politiques et proposent une représentation de l’homme de Pouvoir différente de celle officielle : Il portaborse de Daniele Luchetti, Il Caimano de Nanni Moretti, Il Divo de Paolo Sorrentino et Qualunquemente de Giulio Manfredonia. Après avoir analysé la façon dont l’homme de Pouvoir est dépeint par ces cinéastes, nous avons essayé de comprendre si ces films sont l’expression d’un engagement réel et d’une volonté de dénonciation ou s’ils répondent à la demande d’une économie de marché et au besoin d’entendre un discours rassurant de la part du public. Dans une société où dire du mal de Berlusconi a permis à certains de s’enrichir et de se faire connaître, et où les systèmes de production et de distribution cinématographiques semblent verrouillés, l’existence d’un véritable cinéma politique est problématique. Il semble en effet difficile d’envisager qu’une œuvre exprime une opposition si elle est acceptée et financée par les entreprises de l’homme qu’elle critique. Face à ce contexte et aux témoignages de nombreuses personnalités du cinéma, nous avons cherché à comprendre si le sens et les critères sur lesquels repose la notion de cinéma politique sont à redéfinir.