Thèse soutenue

Gertrude Stein : l'identité à l'épreuve du rythme

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Emöke Simon
Direction : Isabelle Alfandary
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 21/11/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone
Jury : Président / Présidente : Antoine Cazé
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Alfandary, Antoine Cazé, Jean-Marie Gleize, Marie-Christine Lemardeley

Résumé

FR  |  
EN

La conception steinienne du rythme comme manifestation de l’identité ouvre la voie à une perception diagrammatique du texte. Si le rythme est diagramme, c’est-à-dire l’image en mouvement d’une pensée, il postule une conception littérale du rapport de l’acte d’écriture et d’une idée susceptible de le motiver. Cette étude propose de considérer le rythme textuel de Gertrude Stein comme l’expression d’une pensée qui interroge le concept d’identité en tant que champ de confrontation entre l’intérieur et l’extérieur, entre le désir et la loi, entre soi et autrui, ou encore, entre l’écrivain et le lecteur. Les textes de Gertrude Stein interrogent l’être au monde –collectif et singulier – même à travers leur personnages, toutefois ceux-ci se laissent investir parle rythme au point de devenir des personnages rythmiques, en même temps que le rythme devient l’espace performatif où les figures de l’Un, du double et du multiple se défient ou se superposent.L’interaction de ces figures, la nature des rapports qu’elles engagent donnent lieu à une expérience rythmique à multiple visages qui, traversée par la logique de la sensation, postule la présence du texte comme corps et place le rapport de l’écrivain et du lecteur sous le signe du devenir. Si le rythme interroge l’identité, c’est par le rythme qu’une identité textuelle peut être saisie. Émergé de son élan vers le lecteur et son désir du rythme, le texte steinien pourrait alors se définir à travers un geste d’écriture et d’une voix qui le sculptent selon les lois du pli, du chiasme,ou du cercle, sous les yeux du lecteur et sous le regard qu’il porte sur lui-même. L’intensité et l’immediateté qui le caractérisent lui assurent le statut d’une action performative et le donne à voir comme un corps burlesque. L’écriture de Gertrude Stein est présence qui interroge, remet en question à la manière d’un postulat critique, déterritorialise et territorialise le champ artistique contemporain où il continue à se chercher dans son rapport à autrui.