Thèse soutenue

Les voix de l'Islam ? Les organisations musulmanes et l'Etat en Grande-Bretagne et en France
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Auteur / Autrice : Andrea Bila
Direction : Romain Garbaye
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 28/11/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris)
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Avril
Examinateurs / Examinatrices : Romain Garbaye, Emmanuelle Avril, Emma Bell, Vincent Latour, Gilles Leydier

Résumé

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Depuis le début des années 1990, les gouvernements britanniques et français ont encouragé la création d’organisations musulmanes. Cependant, près de vingt ans après la création en 1997 du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) du rôle de plus proche allié musulman du gouvernement et de porte-parole des communautés, la question de la représentation musulmane n’est toujours pas réglée. En France, le parcours du Conseil français du culte musulman (CFCM) créé par le gouvernement en 2003 offre certains parallèles avec l’histoire du MCB: affaibli par les luttes intestines de ses membres, celui-ci a finalement échoué à réaliser l'unité organisationnelle. Dans ma thèse, je compare ces deux histoires singulières et j’étudie les facteurs qui ont entraîné le déclin de ces conseils nationaux. Je démontre en m’appuyant sur des rapports gouvernementaux, des déclarations officielles, des articles de presse et le témoignage des principaux acteurs de la création de ces organismes, qu'ils ont parfois pu jouer un rôle clé dans certaines étapes de l’histoire des mobilisations des musulmans dans les deux pays. Cependant, la légitimité des organisations cultuelles et leur capacité à répondre aux besoins des musulmans ont été remis en question dans le contexte de l’après 11 septembre 2001. Les conseils nationaux ont ainsi cédé la place à de nouveaux types de mobilisation politique. Une multitude d'organisations musulmanes « progressistes » mettant l'accent sur la cohésion sociale, le dialogue interreligieux ou la participation civique a ainsi vu le jour. Ces nouveaux acteurs locaux, en se fixant de nouveaux objectifs plus généraux et ouverts que les besoins particuliers des seuls musulmans aident à la construction de nouvelles identités musulmanes. Ils s'efforcent de transformer l'image de “communautés” repliées sur elles-mêmes en un groupe de citoyens dynamiques tournés vers les autres.