Thèse soutenue

La honte comme sauvegarde de la subjectivité dans la clinique des troubles alimentaires

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Auteur / Autrice : Brigitte Karcher
Direction : Thierry Bisson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 01/07/2014
Etablissement(s) : Nice
Ecole(s) doctorale(s) : ED-86-Lettres sc. Humaine
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés. UPR 3159 (Nice ; 2012-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Thierry Bisson, Giovanni Guerra, Delphine Scotto di Vettimo, Jean-Michel Vives

Résumé

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« Etre esclave de », perdre son autonomie, voir sa liberté personnelle entravée ; autant de manières de vivre l’asservissement que représente toute addiction. Un comportement répétitif lié à une dépendance entraînant une consommation excessive, c’est ainsi qu’on définit l’addiction, ce qui la rattache à une forme d’esclavage et, par extension, élargit le champ des recherches au domaine des troubles alimentaires. En effet, ceux-ci impliquent le plus souvent un comportement de dépendance vis-à-vis de la nourriture, au point d’en faire une véritable aliénation. Alors même que les patients concernés se présentent plus objets que sujets, un affect émerge dans le transfert : la honte. La honte est une émotion enfouie, secrète, le plus souvent silencieuse. Elle ne s’avoue pas facilement, effectivement « la honte de la honte empêche de dire la honte » qui revient à mettre en évidence l’impossibilité d’exprimer l’indicible. Partant du constat selon lequel les sujets souffrant de troubles alimentaires ressentent majoritairement de la honte, nombre d’auteurs (M. Corcos, G. Apfeldorfer) ont estimé que ce sentiment, en cas d’obésité notamment, était lié à l’image véhiculée, reléguant l’affect de honte au rang de symptôme annexe, quand il sera question ici de le considérer comme à l’origine de celui-ci. Non seulement la honte ne serait pas un symptôme secondaire, mais encore elle constituerait bel et bien un symptôme primaire dont le trouble alimentaire ne serait qu’un avatar. La honte sera ici considérée sous l’angle du trauma, notamment d’un trauma infantile dont nous tentons d’en démontrer les origines. Partant de là nous abordons les demandes formulées par cette clinique spécifique et les ouvertures thérapeutiques dont la médiation artistique.