Auteur / Autrice : | Pauline Cotelle |
Direction : | Frédéric Léone |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Geographie et aménagement de l'espace |
Date : | Soutenance le 13/11/2014 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; ....-2014) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Gouvernance, risque, environnement, développement, dynamiques sociétales et gestion des territoires - UMR Gouverance- Risque- Environnement- Développement / UMR GRED |
Jury : | Président / Présidente : Nancy Meschinet de Richemond |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Léone, Marie Redon, David Giband, Elkin Velasquez, Julie Hernandez | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marc Zaninetti |
Mots clés
Résumé
La carence des recherches académiques portant sur la problématique de l'insécurité urbaine dans le contexte particulier d'une ville affectée par une catastrophe majeure, nous a mené à investir cette problématique à travers le cas de la Nouvelle-Orléans et de la catastrophe Katrina. L'analyse de données criminelles inédites, complétée par un travail de terrain approfondi, a permis de « reconstituer » les évolutions spatiales et temporelles de la criminalité en lien avec la catastrophe Katrina. A court terme, Katrina a conduit à de nombreux « transferts » d'insécurité à l'échelle de la ville et des sites d'évacuation qui ont subi des « effets reportés » de la catastrophe. Néanmoins, l'analyse des données tant quantitatives et qualitatives permet de fortement nuancer certains discours qui ont orienté les réponses des gestionnaires. L'insécurité, notamment dans sa dimension subjective, a ainsi constitué une sérieuse entrave à la gestion de la crise, notamment à l'évacuation des victimes prises au piège par les inondations. A plus long terme, le retour progressif des populations évacuées s'est accompagné d'une criminalité violente qui avait connu une forte réduction au cours des premiers mois post Katrina. L'analyse des données criminelles menée à différentes échelles spatiales, permet d'envisager la criminalité comme une « grille de lecture » des transformations urbaines post catastrophe. D'autre part, les mutations urbaines rapides après Katrina ont affecté les représentations du danger qui ne se sont pas toujours ajustées à la nouvelle « réalité criminelle » des différents quartiers de la ville. L'approche systémique de l'insécurité urbaine post catastrophe permet de mettre en évidence une aggravation du risque criminel après Katrina à l'échelle de la ville en raison d'un affaiblissement prolongé des territoires en marge de la reconstruction où les activités criminelles ont pu proliférer. Dans la mesure où les catastrophes telles que Katrina peuvent conduire à un renforcement de l'insécurité urbaine, notamment à l'échelle des territoires les plus vulnérables, une plus grande considération de cette problématique par les chercheurs semble dès lors nécessaire. L'anticipation des conséquences qu'une catastrophe majeure peut avoir sur la sécurité d'une ville permettrait d'intégrer la question de l'insécurité urbaine dans les plans de gestion de crise et de reconstruction post catastrophe et ainsi de faciliter le processus de résilience urbaine.