Thèse soutenue

Les structures de combustion au Levant pendant la période Néolithique précéramique (10000-7000 BP) : typologie, techniques de construction, emplacements et fonctions

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Auteur / Autrice : Diaa Eddin Albukaai
Direction : Alain Beeching
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, histoire et civilisations des mondes anciens
Date : Soutenance le 03/12/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéorient Lyon
Jury : Président / Présidente : Jean Gascó
Examinateurs / Examinatrices : Miquel Molist Montaña, Danielle Stordeur

Mots clés

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Résumé

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La maîtrise du feu est l’une des innovations majeures de l’histoire humaine et l'une des premières preuves de notre humanité. Le foyer est par excellence un lieu fédérateur. Son rôle social est évidemment essentiel au sein d’une population et a sans doute contribué au développement de la communication. Mais l’apport le plus important que procure le feu à l’être humain est la possibilité de cuire ses aliments, améliorant le menu quotidien de la famille préhistorique. Dans le cadre de cette recherche doctorale, les structures de combustion du Proche-Orient et plus précisément de la Syrie datant de la période néolithique (10000-7000 BP) font l’objet d’une analyse approfondie, réalisée sur plusieurs aspects. Notre étude s’oriente vers trois objectifs essentiels : (1) démontrer la possibilité d’une évolution morphologique et technique des structures de combustion, (2) démontrer l’importance sociale des dispositifs de combustion au sein de la communauté villageoise du Néolithique, et (3) reconstituer les modes d’utilisation possibles des structures de combustion néolithiques. Pour atteindre nos objectifs, deux méthodes d’analyse, directe et indirecte, ont été suivies. La méthode directe s’appuie sur analyser la structure de feu directement dans son contexte d’origine sur le terrain par un system de fouille fine. La méthode indirecte est menée par consultation de la documentation de terrain (rapport et cahiers de fouilles, illustrations). Notre corpus d’étude est composé de 286 structures de feu provenant de cinq sites syriens couvrant chronologiquement deux phases clés de la séquence néolithique (PPNA et PPNB). Ces sites sont répartis sur trois zones géographiques : Jerf el Ahmar, Tell ‘Abr et Tell Halula (moyen Euphrate), Wadi Tumbaq 3 (Djebel Bal’as), Tell Aswad (Damascène). L’étude de l’ensemble des échantillons recueillis a permis d’établir une typologie des structures de combustion, à partir de leurs principaux traits morphologiques et des aménagements équipant ces structures. Nous avons également pu mettre en évidence le rôle social joué par la structure de feu en étudiant sa répartition spatiale par rapport à l’habitat. Ceci nous a permis d’identifier l’utilisation collective ou individuelle (une seule famille) de ces structures. De plus, les études ethnographiques au Proche-Orient, nous ont conduit à reconstituer les différentes modes d’utilisation au cours du Néolithique. Trois champs d’utilisation sont reconnus pour les structures de combustion néolithiques ; (1) l’usage domestique, (2) l’usage rituel et (3) l’usage technique. Dans l’ensemble des échantillons étudiés, l’usage domestique, la cuisson notamment, et dans une moindre mesure, l’usage rituel, pourraient être les principaux appliqués. En effet, la rareté des matériels évoquant l’usage technique rend difficile son identification. En conséquence, trois types d’évolution caractérisent les structures de combustion : (1) une évolution à grande échelle, couvrant géographiquement tout le Levant, et chronologiquement, les phases du PPNA et PPNB, (2) une évolution régionale (inter sites), observée notamment au moyen Euphrate et (3) une évolution intra-site, observée d’une phase d’occupation à une autre.