Thèse soutenue

Approche psychodynamique des répercussions psychologiques d’un traumatisme de guerre à l’issue du processus d’adolescence

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Auteur / Autrice : Emilie Morhain
Direction : Bernard Chouvier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 12/11/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-...)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Dumet
Examinateurs / Examinatrices : François Marty, Gérard Pirlot, Philippe Gutton

Résumé

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L'objet de cette recherche vise à interroger les répercussions psychologiques d’une confrontation à un risque de mort pour des sujets engagés dans un corps d’Armée. Il s’agit d’interroger la souffrance psychique de jeunes militaires qui côtoient la mort lorsque survient un événement à valeur traumatique lors d’une mission à l’étranger (Afghanistan). Cette réflexion métapsychologique, qui prend appui sur de nombreux travaux consacrés au traumatisme et à l’adolescence, se centre sur les réaménagements narcissiques et identitaires à l’issue du double processus d’adolescence : s’identifier, se différencier. Un traumatisme de guerre (blessure physique et/ou psychique) pourrait réactualiser d'anciens événements traumatiques du processus d'adolescence, de ce qui n'est pas advenu dans le processus d'adolescence. À partir de sept situations cliniques, nous avons suivi les mouvements, les balancements, les fléchissements, les tourbillons d’une réalité psychique qui s’exprime dans ses profondeurs atemporelles, anhistoriques, morceaux qu’il faut rassembler, étayer, pour saisir une globalité de l’être en souffrance. C’est tolérer la répétition d’un texte qui « s’écrie » d’abord à l’oral dans ses silences, là où se joue la rencontre avec la mort. Ce dernier, en attente d’une inscription, d’un « faire-trace » qui ne se confond pas avec la remémoration, mélange d'affects exprimés au présent d'un « instemps T » des événements traumatiques passés, des réminiscences, doit être entendu dans sa mouvance aussi infime soit-elle jusqu'au déploiement du symbolique en attente d'une mise au travail, d’un travail de deuil, d’un travail de renoncement et d’un travail de troc ou de penser pourquoi cela échoue. Ainsi, comment le sujet blessé peut-il survivre à une effraction traumatique ? Quels mécanismes peuvent se mettre en place pour parer à un effondrement psychique ? Quelles motivations conscientes et inconscientes peuvent pousser un sujet, à l'issue de l'adolescence, à s'engager dans un « corps » d’Armée ? Un engagement dans un « corps » d’Armée constitue-t-il une « voix » de réélaboration d'un vécu traumatique ancien ? Peut-il permettre un travail de deuil ainsi qu’un travail de troc des anciennes représentations vécues comme mortifères et persécutoires contre de nouvelles représentations sources de vie et une relance des processus psychiques lorsqu'ils ont été enrayés ?