Thèse soutenue

Le métier d’instituteur au Gabon

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Auteur / Autrice : Pélagie Mouyivou Bongo
Direction : Jean-Claude Rabier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie et anthropologie
Date : Soutenance le 11/07/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Raymond Mayer
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Douaire-Marsaudon
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Ferdinand Mbah

Résumé

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Cette thèse a pour objectif principal d’interroger les mécanismes régissant la dynamique corporatiste et les logiques d’action du collectif des instituteurs au Gabon. Cette réflexion a été orientée au départ par deux constats : l’action collective enseignante et les changements statutaires marquant l’évolution de ce groupe professionnel. La démarche méthodologique s’appuie sur l’apport de plusieurs disciplines des sciences sociales et de diverses approches théoriques. L’hypothèse théorique repose sur l’idée de la constitution d’un corps de métier. Cette thèse tente d’appréhender le métier d’instituteur à partir d’un triptyque articulant trois pôles d’analyse : les relations sociales, l’organisation et le contexte social.L’enquête de terrain réalisée auprès des différents acteurs éducatifs, principalement les instituteurs, est centrée sur les conditions de vie et de travail de ces derniers. L’analyse porte à la fois sur les aspects statutaires, les relations entre les instituteurs et les autres acteurs de l’action pédagogique - principalement les élèves, les familles, les pouvoirs publics - et sur la pratique quotidienne de la classe. Elle met en lumière, la pluralité des identités socioprofessionnelles et la variabilité des pratiques professionnelles suivant les configurations relationnelles, les règles organisationnelles et le contexte socioculturel de travail. A titre d’exemple, l’instituteur notable dans un village devient le fonctionnaire mal payé en ville. De même, quand la gestion de la discipline en classe, la multiplicité des activités variées, la recherche des outils didactiques, l’entretien de la classe, rythment une matinée de travail de l’instituteur de l’école publique et de ses élèves, l’exploitation maximale des nombreuses ressources pédagogiques disponibles caractérise une matinée de travail de l’instituteur de l’école conventionnée.L’analyse permet aussi de cerner les mécanismes qui sous-tendent les accords et les désaccords au sein du système scolaire dans sa globalité. Des dispositifs de formation non adaptés aux conditions réelles de travail, la marginalisation de l’instituteur étranger à la province, les attentes des familles vis-à-vis de l’instituteur exerçant dans son village d’origine, la fuite des classes d’examen ou des classes pléthoriques par certains instituteurs, la constitution et la gestion des budgets dans les établissements, la radicalisation ou non de l’action syndicale… sont autant de facteurs sources des oppositions caractérisant les relations des instituteurs entre eux, des instituteurs avec les parents d’élèves ou avec les pouvoirs publics.