Thèse soutenue

La « matière troyenne » dans la littérature médiévale : Guido delle Colonne Historia destructionis Troiae : introduction, édition-traduction partielles et commentaire
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Auteur / Autrice : Marie Bedel
Direction : Marylène Possamaï-Pérez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts
Date : Soutenance le 14/06/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....)
Jury : Président / Présidente : Francine Mora-Lebrun
Examinateurs / Examinatrices : Stefania Cerrito, Paul Mattei

Résumé

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Ce travail propose d’étudier l’un des nombreux textes médiévaux portant sur le mythe de la guerre de Troie. Transmis à l’Occident médiéval non pas par le biais d’Homère mais par celui des classiques latins et de certains auteurs de l’Antiquité tardive, ce mythe connut un immense succès en Europe durant tout le Moyen Âge, malgré l’ignorance du grec et de l’Iliade. Nous avons choisi d’éditer partiellement et de commenter l’un des plus importants monuments de la matière troyenne médiévale, texte presque inédit aujourd’hui, car totalement délaissé depuis la Renaissance et le retour aux textes anciens. Dans une introduction, nous avons exposé les principes de notre travail d’édition, c'est-à-dire listé les différents manuscrits utilisés par l’éditeur précédent (Nathaniel Griffin), puis surtout présenté notre manuscrit de base, le Cod. Bodmer 78, absent de la liste des manuscrits collationnés par Griffin. Puis nous avons consacré un chapitre à la langue du texte, un latin médiéval très lisible quoiqu’empreint de « modernismes », notamment au niveau du lexique. Puis, après avoir présenté le texte, sa langue et notre méthode d’édition, nous avons exposé le peu d’éléments que nous avions sur notre auteur, sa vie, son œuvre et le contexte intellectuel au milieu duquel il évolua dans la Sicile du XIIIe siècle, ainsi que l’engouement européen pour la matière troyenne qui explique son choix de reprendre ce grand mythe dans son Historia. Enfin il nous a fallu évoquer les nombreuses sources utilisées par Guido delle Colonne, ses sources directes, indirectes ou inavouées. En dernier lieu, nous avons offert un résumé de chaque livre édité et traduit. Suit une bibliographie détaillée sur les manuscrits et éditions anciens de ce texte, des manuels, le contexte culturel et historique en Europe et en Sicile au Moyen Âge, les textes grecs, latins et vernaculaires se rapportant à la guerre de Troie et ayant influencé notre auteur de près ou de loin, les ouvrages critiques sur le traitement de cette matière troyenne dans l’Antiquité et au Moyen Âge, et enfin les quelques éléments bibliographiques portant sur Guido et sur son œuvre. Vient ensuite notre édition-traduction. La traduction est accompagnée d’un double apparat : un apparat des sources et réminiscences ainsi qu’un apparat critique qui prend en compte et compare les leçons contenues dans notre manuscrit de base avec les variantes citées par l’éditeur précédent dans les quelques manuscrits qu’il a utilisés. Au bas de la traduction, figurent des notes d’érudition destinées aux noms ou des faits cités dans le texte et qui méritent une explication. Après cette partie introduction philologique et édition, la deuxième grande partie de cette thèse consiste en un commentaire et des annexes. Dans notre commentaire, nous avons souhaité interroger notre texte dans ses aspects narratologiques, thématiques, génériques, linguistiques et idéologiques. C’est pourquoi nous avons consacré un premier chapitre à l’étude narratologique du texte, son contenu, son agencement, ses techniques narratives, son utilisation des sources et ses principales thématiques. Dans une seconde partie, nous avons abordé le genre et le ton de cette Historia, qui se veut un texte historique quoique traitant une matière fictionnelle puisque mythologique à une époque où les genres littéraires ne sont pas encore définis et encore moins cloisonnés ; nous avons en outre longuement commenté et illustré le choix de l’écriture en prose et en latin à une époque où la mode est au vers et au vernaculaire. Enfin, notre troisième chapitre porte sur le contenu scientifique, politique et idéologique de ce texte truffé de parenthèses érudites et morales. En dernier lieu, nous avons proposé une édition diplomatique de la partie non éditée ni traduite du manuscrit, ainsi que des annexes sur les manuscrits et le vocabulaire, et bien sûr des index des noms propres et un glossaire des mots rares ou surprenants.