Thèse soutenue

Le verre romain en Gaule du Centre-Est, du IIe s. av. n. è. au IV e s. de n. è. : production, circulation et usages en contexte urbain et rural

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Auteur / Autrice : Aline Gougouzian
Direction : Matthieu Poux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, histoire et civilisations des mondes anciens
Date : Soutenance le 04/06/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéométrie et Archéologie (Lyon, Rhône)
Jury : Président / Présidente : Alain Ferdière
Examinateurs / Examinatrices : Danièle Foy, Sylvia Fünfschilling

Mots clés

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Résumé

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L'étude du verre, entre Anse et Mâcon, dans le cadre d'un mémoire de master, avait mis en avant ses origines diverses et l’approvisionnement complexe des sites de consommation de la basse vallée de la Saône. Ces conclusions appelaient à élargir l'étude de ce mobilier à l'ensemble de la Gaule du Centre-Est. Carrefour de voies fluviales et terrestres de première importance, cette région apparaît comme un point névralgique et une plaque tournante des échanges et du commerce en Gaule. Située à la croisée de plusieurs zones productrices d'objets en verre, elle reçoit aussi bien les produits de l'aire méditerranéenne, par le Rhône, que ceux des provinces septentrionales, par la Saône, ou ceux de l'Italie du Nord, par les voies traversant les Alpes. Outre sa position extrêmement perméable aux importations, les recherches de ces dernières années ont permis de mettre au jour plusieurs ateliers de verriers, à Lyon, Aoste et Autun, attestant d'une production locale, bien implantée à partir du milieu du Ier s. de n. è. L'inventaire réalisé pour cette étude a révélé de nouveaux indices d'artisanat, à Clermont-Ferrand et Saint-Romain-de-Jalionas. Leur production est cependant totalement inconnue. La reprise du mobilier des ateliers d'Autun et de celui, tardif, de la rue des Colonnes, à Vienne, n'ayant pas permis de déterminer leur production, seule, celle des ateliers lyonnais fournit une base comparative. Mais, s'il existe des points communs entre les formes fabriquées par ces derniers et celles mises au jour sur les sites de la région alentour, des divergences importantes mènent à penser que la production d'un atelier n'était pas, a priori, totalement destinée au marché local. L'analyse du mobilier en verre révèle, au contraire, un approvisionnement complexe, composé de productions locales, ou supposées telles, et d'importations à moyenne (Italie du Nord, Narbonnaise, Côte atlantique, Nord de la France) ou longue distance (Orient, Rhénanie, Mer Noire). Ces origines diverses, non seulement se mêlent au sein des mêmes contextes, mais évoluent au cours du temps. Outre la production, la circulation et le commerce du verre, cette thèse a permis d’aborder les aspects fonctionnels et sociologiques que révèle son usage, soit au regard d’autres matériaux, comme la céramique ou le métal, soit au sein du mobilier en verre lui-même, à travers les catégories morpho-fonctionnelles qu’il adopte. La comparaison entre les matériaux s'est avérée souvent impossible en raison des écueils méthodologiques, dus soit aux contraintes archéologiques, soit à celles liés au matériau lui-même. A contrario, la répartition du mobilier en verre selon ses fonctions et son contexte a montré assez peu de variations, malgré la large gamme d'usage qu'il présente. Que l'on soit dans une riche domus, une villa ou un quartier artisanal aux habitats modestes, la vaisselle en verre est le plus souvent commune et dévolue principalement au service de table. Les thermes ont livré une répartition similaire, le nombre de flacons dits « à parfums » n'étant que trop peu supérieur pour être significatif. La seule différence notable, observée dans ce contexte est la présence accrue de fragments de vitre. Les deux nécropoles étudiées ont fourni une quantité certes plus importante de balsamaires, mais sans atteindre les proportions de certaines zones funéraires, notamment lyonnaises. Enfin, l'examen du mobilier en fonction des contextes ouvre des réflexions sur l'intégration du verre au vaisselier, entre le IIe s. av. et le début du Ier s. de n. è. L'étude du mobilier de Vienne et de deux villages proches, à Saint-Laurent-d'Agny et Saint-Romain-de-Jalionas, révèle, pour des contextes comparables, de fortes divergences dans la présence du verre. En contexte urbain, les productions dites « précoces » sont bien attestées, tandis que dans les deux contextes ruraux, pourtant aisés et en apparence romanisés dans leur architecture, la vaisselle en verre y est soit très anecdotique, soit absente.