Thèse soutenue

Implication de l'auxine dans la symbiose endomycorhizienne à arbuscules

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Auteur / Autrice : Mohammad Etemadi-Shalamzari
Direction : Mohamed ZouineJean-Philippe Combier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Développement des Plantes
Date : Soutenance le 17/11/2014
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génomique et Biotechnologie des Fruits (Castanet-Tolosan, Haute-Garonne ; 1995-....)

Mots clés

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Résumé

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La plupart des espèces végétales terrestres vivent en symbiose avec les champignons mycorhiziens à arbuscules (MA). Il s’agit d’une symbiose très ancienne datant de plus de 400 millions d’années. Les champignons MA sont des champignons du sol qui appartiennent aux Gloméromycètes. Ils sont présents dans la plupart des écosystèmes terrestres. Ainsi, ils peuvent être considérés comme une composante intégrale des racines des plantes. Ils forment dans les cellules racinaires corticales des structures fonctionnelles essentielles appelées arbuscules où ils apportent à la plante des minéraux nutritifs en échange de sucres. L’auxine est une phytohormone impliquée dans de nombreux processus de développement des plantes, y compris la dominance apicale, les tropismes, la structuration vasculaire et la formation de racines latérales. Le principal objectif de notre travail était d’étudier de manière approfondie le rôle de l’auxine dans le processus de développement des mycorhizes. On sait déjà que la symbiose MA stimule la formation de racines latérales dans les plantes hôtes, ce qui pourrait être due à une modification du métabolisme de l’auxine, de son transport ou de sa perception. Les microARNs (miARNs) sont des molécules d’ARN non codantes de ~ 21 nucléotides capables de réprimer l’expression de gènes en ciblant et clivant spécifiquement leur ARNm correspondant. Plusieurs miARNs interagissent avec la signalisation de l’auxine et parmi eux miR393 qui cible les récepteurs à l’auxine. Nous avons étudié le rôle de miR393 dans la colonisation mycorhizienne. Nous mettons en évidence que chez Solanum lycopersicum (Solanacées), Medicago truncatula (Fabaceae) et Oryza sativa (Poaceae), l’expression des précurseurs de miR393 diminue lors de la mycorhization. En outre nous montrons que DR5-GUS, un gène rapporteur de réponse à l’auxine, est préférentiellement exprimé dans les cellules de la racine contenant les arbuscules. En sur-exprimant miR393 dans les racines et donc en régulant négativement l’expression des gènes de récepteurs à l’auxine, nous montrons également que les arbuscules ne se développent pas normalement. En tant que composantes des complexes récepteurs d’auxine, les protéines Aux/IAA jouent un rôle majeur dans la voie de signalisation de l’auxine en réprimant l’activité des facteurs de transcription de type ARF. Nous avons vérifié dans des racines de tomate mycorhizées l’expression de 25 gènes AUX/IAA. Nous nous sommes concentrés sur IAA27 dont l’expression est induite lors des premiers stades de la symbiose MA. Nous observons qu’une répression par ARNi de l’expression de IAA27 dans des plants de tomate conduit à une forte diminution de la colonisation MA et du nombre des arbuscules. Puis nous montrons par des approches différentes que la régulation positive de la mycorhization par IAA27 est liée à la biosynthèse des strigolactones. Globalement, ces résultats appuient fortement l’hypothèse selon laquelle la signalisation de l’auxine joue un rôle important aussi bien dans le stade précoce de la mycorhization que dans la formation des arbuscules.