Thèse soutenue

Etude des menaces contre la vie privée sur les réseaux sociaux : quantification et possibles solutions

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Auteur / Autrice : Abdelberi Chaabane
Direction : Claude CastellucciaMohamed Ali Kaafar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 22/05/2014
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale mathématiques, sciences et technologies de l'information, informatique (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en informatique et en automatique (France). Centre de recherche de l'université Grenoble Alpes
Jury : Président / Présidente : Kavé Salamatian
Examinateurs / Examinatrices : Gene Tsudik, Emiliano De Cristofaro
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Marie Kermarrec, Refik Molva

Mots clés

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Résumé

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Les réseaux sociaux en ligne (OSNs) recueillent une masse de données à caractère privé. Le recueil de ces données ainsi que leur utilisation relèvent de nouveaux enjeux économiques et évoquent plusieurs questionnements notamment ceux relatifs à la protection de la vie privée. Notre thèse propose certaines réponses.Dans le premier chapitre nous analysons l'impact du partage des données personnelles de l'utilisateur sur sa vie privée. Tout d'abord, nous montrons comment les intérêts d'un utilisateur -- à titre d'exemple ses préférences musicales -- peuvent être à l'origine de fuite d'informations sensibles. Pour ce faire, nous inférons les attributs non divulgués du profil de l'utilisateur en exploitant d'autres profils partageant les même ''goûts musicaux''. Notre approche extrait la sémantique des intérêts en utilisant Wikipedia, les partitionne sémantiquement et enfin regroupe les utilisateurs ayant des intérêts semblables. Nos expérimentations réalisées sur plus de 104 milles profils publics collectés sur Facebook et plus de 2000 profils privés de bénévoles, montrent que notre technique d'inférence prédit efficacement les attributs qui sont très souvent cachés par les utilisateurs.Dans un deuxième temps, nous exposons les conséquences désastreuses du partage des données privées sur la sécurité. Nous nous focalisons sur les informations recueillies à partir de profils publics et comment celles-ci peuvent être exploitées pour accélérer le craquage des mots de passe. Premièrement, nous proposons un nouveau « craqueur » de mot de passe basé sur les chaînes de Markov permettant le cassage de plus de 80% des mots de passe, dépassant ainsi toutes les autres méthodes de l'état de l'art. Deuxièmement, et afin de mesurer l'impact sur la vie privée, nous proposons une méthodologie qui intègre les informations personnelles d'un utilisateur afin d'accélérer le cassage de ses mots de passe.Nos résultats mettent en évidence la nécessité de créer de nouvelles méthodes d'estimation des fuites d'informations personnelles, ce que nous proposons : il s'agit d'une méthode formelle pour estimer l'unicité de chaque profil en étudiant la quantité d'information portée par chaque attribut public.Notre travail se base sur la plate-forme publicitaire d'estimationd'utilisateurs de Facebook pour calculer l'entropie de chaque attribut public. Ce calcul permet d'évoluer l'impact du partage de ces informations publiquement. Nos résultats, basées sur un échantillon de plus de 400 mille profils publics Facebook, montrent que la combinaison de sexe, ville de résidence et age permet d'identifier d'une manière unique environ 18% des utilisateurs.Dans la deuxième section de notre thèse nous analysons les interactions entre la plate-forme du réseau social et des tiers et son impact sur à la vie privée des utilisateurs.Dans une première étude, nous explorons les capacités de « tracking » des réseaux sociaux Facebook, Google+ et Twitter. Nous étudions les mécanismes qui permettent à ces services de suivre d'une façon persistante l'activité web des utilisateurs ainsi que d'évaluer sa couverture. Nos résultats indiquent que le « tracking » utilisé par les OSNs couvre la quasi-totalité des catégories Web, indépendamment du contenu et de l'auditoire.Finalement, nous développons une plate-forme de mesure pour étudier l'interaction entre les plates-formes OSNs, les applications sociales et les « tierces parties » (e.g., fournisseurs de publicité). Nous démontrons que plusieurs applications tierces laissent filtrer des informations relatives aux utilisateurs à des tiers non autorisés. Ce comportement affecte à la fois Facebook et RenRen avec une sévérité variable :22 % des applications Facebook testées transmettent au moins un attribut à une entité externe. Quant à, RenRen, nous démontrons qu'il souffre d'une faille majeure causée par la fuite du jeton d'accès dans 69 % des cas.