Thèse soutenue

Les drailles féminines de « Grande Sertão Veredas » de João Guimarães Rosa, dans la traduction intersémiotique photographique de Maureen Bisilliat
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Auteur / Autrice : Luiz Manoel Castro da Cunha
Direction : Bernard EmeryMárcia Marques de Morais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherches sur l’imaginaire
Date : Soutenance le 19/11/2014
Etablissement(s) : Grenoble en cotutelle avec Pontifícia universidade católica de Minas Gerais (Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'imaginaire (Grenoble ; 1966-2014)
Jury : Président / Présidente : Philippe Walter
Examinateurs / Examinatrices : Enaura Quixabeira Rosa e Silva, Alexandre Veloso de Abreu

Résumé

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Cette thèse a été conçue comme une analyse des relations existantes entre la littérature et la photographie. Elle a pour objet d'étude l'oeuvre littéraire Grande Sertão: Veredas (1956) de João Guimarães Rosa, traduite par des photographies de Maureen Bisilliat à partir de l’original de João Guimarães Rosa (1969). Bien que la photographie ait essayé d’interagir avec la littérature dès ses prémices en 1849, ce ne sera qu'avec l'arrivée des mouvements avant-gardistes qu'apparaîtra une plus grande interaction entre les deux arts. Ceci favorisera des questionnements sur le « travail artistique », et ce, pas uniquement pour le domaine de la photographie, mais pour l'Art, en général. L'accent est mis sur cette période de grande interaction, s’appuyant surtout sur l'école surréaliste, considérée comme innovante et pionnière artistique pour son interaction entre ces deux langages. Dans le domaine littéraire, l'étude sur l'interaction avec les écrivains a favorisé une connaissance sommaire de quelques noms qui ont dialogué avec la photographie dans leurs œuvres, écrivains passionnés par la photographie, considérés également comme photographes. Dans cette étude s’opère une traduction intersémiotique, ou une transposition créative. L'image photographique ne sert pas uniquement à illustrer les mots de l'écrivain. Elle dialogue avec le texte et cette construction n'est ni aléatoire ni directe. Le travail démontre que le processus créatif des artistes est similaire, dans la diversité de leur esthétisme. Bien que tous deux expriment leur spécificité, ils partagent des équivalences, qu'elles soient convergentes ou divergentes, transmises grâce à des images métaphoriques de l'ambiance du Sertão et de ses habitants. Dans le dialogue inter-sémiotique construit à partir de A João Guimarães Rosa, le roman Grande Sertão: Veredas a dû être fragmenté en légendes, pour que la photographie puisse explorer à loisir l'univers féminin latent de l’œuvre. Cette féminité est dévoilée progressivement grâce aux théories littéraires émanant de l'ensemble des critiques parues sur le roman. Le reportage-photo fonctionne dès lors que les personnages affleurent dans les images, notamment grâce aux légendes, mais aussi grâce aux éléments silencieux qui jaillissent des clichés, rattachés à l'univers durandien: l'élément féminin présenté dans les images appartient au régime nocturne. Maureen Bisilliat nous laisse croire en la possibilité d'une nouvelle signification de l'oeuvre de Guimarães Rosa, des relations entre la réalité et la fiction, dualité présente depuis le surréalisme, en accord parfait avec l'Imaginaire de Gilbert Durand.