Thèse soutenue

De Lourenço Marques à Maputo : genèse et formation d'une ville

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Auteur / Autrice : Teodoro Cândido Vales
Direction : Gilles Novarina
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Urbanisme mention architecture
Date : Soutenance le 17/06/2014
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) - Politiques publiques, actions politiques, territoires
Jury : Président / Présidente : Philippe Chaudoir
Examinateurs / Examinatrices : Paulette Duarte
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Piermay, João Sousa Morais

Résumé

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S'appuyant sur une approche historique, cette thèse interroge le processus de formation et de transformation de la capitale du Mozambique, et pour ce faire analyse les liens qui se sont noués, au cours des XIXème et XXème siècles, entre changements économiques, transformations institutionnelles et évolutions des formes urbaines. Située en position excentrée par rapport au reste du Mozambique, et proche de l'Union Sud-Africaine, Lourenço Marques passe successivement du statut de factorerie, à celui de bourg, puis de ville portuaire. La création, au cours du XIXème siècle, des axes de liaison, routier puis ferroviaire, avec le Natal fait de Lourenço Marques le débouché maritime des produits miniers d'Afrique du Sud et explique le développement économique de la ville. Pendant toute la période de sa formation, ce sont les plans d'urbanisme, élaborés par des ingénieurs militaires puis des architectes venus de Lisbonne, qui encadrent les extensions de la ville devenue capitale de la Province du Mozambique. Comme de nombreuses villes coloniales, Lourenço Marques devient le terrain d'expérimentation de méthodes de planification (tracés viaires, lotissement, zonage), élaborées dans différents pays européens, dont le Portugal. Pendant toute la période coloniale, ingénieurs et architectes portugais réussissent tant bien que mal à maîtriser la croissance de la ville européenne, restreignant l'accès des « africains » à cette dernière. La création à proximité du centre-ville d'un quartier « indigène » témoigne d'une volonté de séparation raciale de la part des colonisateurs. L'accession en 1975 du Mozambique à l'indépendance se traduit par l'exode des portugais et l'ouverture des portes de la ville aux africains. Cette décision soudaine produit une sorte d'appel d'air pour la population des campagnes et amorce un processus de croissance démographique rapide de Lourenço Marques devenue Maputo. Multipliant les plans d'urbanisme (qui ne sont jamais approuvés), les autorités du Mozambique indépendant rencontrent de plus en plus de difficultés à maîtriser un processus de développement qui se traduit notamment par de nombreux quartiers informels (lotissements, bidonvilles) et peinent à développer les activités économiques garantissant des emplois stables aux nouveaux habitants.