Thèse soutenue

Quand le trafic de cocaïne est arrivé à Medellín : réseaux mafieux, violences et politiques de sécurité (1975-2014)

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Auteur / Autrice : Gérard Martin
Direction : Gilles BataillonDaniel Pécaut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études politiques
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Anton Blok
Rapporteurs / Rapporteuses : Eduardo Pizarro Leongómez, Dominique Vidal

Résumé

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L'auteur étudie les phénomènes de violence à Medellin sur une période de quatre décennies (1975-2014), pendant laquelle la ville a connu 90 000 assassinats. Il explique comment, sous l'effet des dynamiques et interférences du trafic de cocaïne, la ville est arrivée à une situation aussi extrême, avant de retrouver une certaine normalité. Il montre que cette tragédie se laisse peu expliquer par la précédente période de violence (1948-1963, connue comme La Violencia) ; qu'ils résulte non plus des seuls acteurs se réclamant d'une orientation politique (guérillas, organisations paramilitaires), ni des processus de développement urbain peu régulé ou des graves conditions de pauvreté et exclusion. Par contre, l'auteur mets en évidence le rôle majeur joué par l'économie de la drogue et ses "réseaux" criminels. A travers des descriptions analytiques solidement documentées ce travail offre une description minutieuse du pouvoir que les trafiquants de cocaïne arrivent à exercer durant toute cette période sur la société locale et une grand partie de la Colombie. L'ouvrage compte 22 chapitres, distribuées en sept parties chronologiques: (1) la perte de contrôle progressive des élites sur la ville (années 1970 et 1980); (2) la mise en place des réseaux mafieux avec l'arrivée de la cocaïne, y inclut la carrière criminelle de Pablo Escobar; (3) la période de terreur qui s'empare de la ville dans les années 1980 et 1990 et la prolifération des bandes, des milices et des sicaires qui l’accompagne; (4) les réactions de différents secteurs de la société civile et les contre-réactions violentes des réseaux criminels ; (5) l’endurcissement du conflit armé ; (6) la démobilisation paramilitaire, les nouvelles politiques de sécurité (2002-2008), les reformes urbaines et la place donnée aux victimes; (7) les reconfigurations de la criminalité (avec une nouvelle hausse des meurtres) et des tentatives de réponse apportées par les pouvoirs publics et certains secteurs de la société civile, et la mise en scène des victimes (2005-2014). Dans la conclusion, l'auteur ouvre de nombreuses pistes de réflexion.