Thèse soutenue

La moralisation du second cycle renardien : De "Renart Le Nouvel" de Jacquemart Gielée aux "Regnars traversant" de Jean Bouchet

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Auteur / Autrice : Stéphanie Bulthé
Direction : Jean Devaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature francaise
Date : Soutenance le 24/11/2014
Etablissement(s) : Littoral
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de recherche sur l’histoire, les langues, les littératures et l’interculturel (Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais)
Jury : Président / Présidente : Marie-Madeleine Castellani
Examinateurs / Examinatrices : Jean Devaux, Elina Suomela-Härmä
Rapporteurs / Rapporteuses : Roger Bellon, Marylène Possamaï-Pérez

Résumé

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Le motif renardien n'allait pas se tarir avec l'achèvement du Roman de Renart. Au XIIIe siècle, de nouvelles versions de ces histoires animalières voient le jour. Cependant, les codes de ce cycle à part entière sont profondément modifiés par rapport au Roman originel. Le facétieux goupil est devenu une absatraction personnifiant le mal sur terre et surtout les aventures sont réinvesties en un sens moral. La fortune de cette nouvelle veine est extraordinaire puisque des récits moralisés de Renart se perpétuent jusqu'au XVIe siècle. La littérature édifiante, souvent pensée comme faible stylistiquement, amène à reconsidérer les frontières de la littéralité. Nous voulons ici interroger la renardisation de l'espace littéraire du milieu du XIIIe siècle au début du XVIe siècle en lien avec la moralisation qui sous-tend ces textes. Cette étude se propose de caractériser les moralisations en étudiant les formes prises par un didactisme qui repose en grande partie sur l'humanisation et l'allégorisation des personnages animaliers. Nous assistons à une réécriture qui se veut métamorphose du cycle renardien. Il s'agit de montrer comment le discours moral et le discours littéraire s'imbriquent. Le discours des moralisateurs des aventures du renard sont tous fondés sur l'angoisse du temps présent. Elle véhicule chez les auteurs une peur et une révolte qui ne se limite pas à la nostalgie mais qui est profondément métaphysique. Ainsi, si l'angoisse prend la forme d'une intense mélancolie, il s'agit d'une mélancolie activement tournée contre le renard qui entend être force de salut. En même temps, il s'agira de caractériser à l'intérieur de ce cycle l'évolution de la satire politico-morale.