Thèse soutenue

La participation associative dans les quartiers populaires : associations, problèmes publics et configurations politiques locales dans la périphérie urbaine de Paris et de Buenos Aires
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Auteur / Autrice : Arnaud Trenta
Direction : Antoine Bevort
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 20/05/2014
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Laville
Examinateurs / Examinatrices : Marion Carrel
Rapporteurs / Rapporteuses : Maurice Blanc, Gabriel Kessler

Résumé

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La thèse se positionne au croisement de la problématique de la publicisation des problèmes sociaux et de celle de la transformation des engagements militants. La recherche entend expliquer, par une double approche locale et internationale, l’essor de la participation associative depuis les années 1970 dans les quartiers populaires urbains situés en périphérie de Paris et de Buenos Aires. La première partie est consacrée à l’analyse des théories politiques du fait associatif et à leur insertion au sein d’une sociologie empirique de la participation associative. La généalogie de la notion de société civile est mise en relation avec l’avènement de la démocratie moderne afin d’inscrire l’essor associatif des dernières décennies dans une perspective historique de longue portée. Notre approche de la participation associative est ensuite explicitée en référence à trois grandes thématiques du fait associatif : le tiers secteur, le capital social et l’engagement militant.La deuxième partie articule la participation associative avec les transformations socio-économiques des classes populaires et le développement des politiques sociales territorialisées. L’analyse d’une association dans le territoire français illustre d’abord les possibilités offertes par la désagrégation du système politique communiste des « banlieues rouges » et l’intervention croissante de l’État dans les quartiers populaires au travers de la politique de la ville. L’étude de l’activité et du fonctionnement de cette association, des années 1980 aux années 2000, met en lumière à la fois la capacité des acteurs à s’auto-organiser en référence à un problème public local et les tensions générées par la relation partenariale avec les pouvoirs publics. En Argentine, les conséquences de la fragilisation de la société salariale sur les formes de sociabilités populaires dans la périphérie urbaine de Buenos Aires sont analysées au travers d’une association qui s’inscrit dans le prolongement du mouvement social des travailleurs au chômage (piqueteros). Le rôle d’intermédiaire des politiques sociales joué par cette association permet de questionner les liens qui unissent ces organisations populaires aux pouvoirs publics et le possible redéploiement des réseaux politiques clientélaires du péronisme.La troisième partie s’attache à analyser la participation associative en relation avec les évolutions des principaux partis politiques des classes populaires et les changements intervenus dans les configurations politiques locales. Dans le cas français, les phénomènes de désengagement communiste et de désarticulation des « organisations satellites » du parti sont intégrés à l’analyse d’une association regroupant d’anciens militants communistes. Les trajectoires de ces militants et le fonctionnement de cette association permettent de cerner les raisons d’un changement dans les formes d’engagement et de s’interroger sur le processus d’autonomisation des associations locales à l’égard des systèmes politiques. Dans le cas argentin, la recomposition des liens entre le parti justicialiste et les classes populaires est questionnée au travers de l’analyse d’une association fondée par des militants péronistes dans le contexte d’un discrédit des institutions politiques. L’adaptation de ces militants politiques à la forme associative illustre les changements dans les modalités d’engagement et permet une réflexion sur la proximité entre les associations locales et les partis politiques.