Thèse soutenue

Étude d'un stéréotype de genre de réussite scolaire dans une perspective de justification du système social

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Auteur / Autrice : Catherine Verniers
Direction : Delphine Martinot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 13/11/2014
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Delphine Martinot, Virginie Bonnot, Fabrizio Butera, Estelle Michinov
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Huguet, Olivier Klein

Résumé

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Dans les dernières décennies, une majorité des pays occidentaux a vu les filles surpasser les garçons en matière de réussite académique. Pourtant, celles-ci restent sous-représentées dans les sciences et la recherche. Nous proposons dans la présente thèse d’explorer ce paradoxe contemporain à la lumière de la théorie de la justification du système (Jost & Banaji, 1994). En particulier, nous suggérons qu’il existe un stéréotype de genre de réussite scolaire, non spécifique à une discipline particulière, dont le contenu permet la justification et le maintien des trajectoires académiques défavorables aux femmes. Cette hypothèse générale est testée dans trois axes de recherche, donnant lieu à huit études. Le premier axe est destiné à documenter le contenu d’un stéréotype de genre de réussite scolaire. Le deuxième axe est consacré à l’étude du rôle possible du stéréotype de genre de réussite scolaire dans la perpétuation des inégalités de genre dans les trajectoires académiques. Enfin, l'objectif dans le troisième axe est de tester dans quelle mesure le stéréotype de genre de réussite scolaire permet de satisfaire le besoin de justifier le système lorsque celui-ci est menacé. Pris dans leur ensemble, les résultats indiquent que les élèves ont connaissance d’un stéréotype de genre décrivant les filles qui réussissent à l’école comme moins affirmées, mais plus conformismes et plus intelligentes et travailleuses que les garçons qui réussissent. Cependant, l’intelligence des filles est jugée moins malléable que celle des garçons. Les résultats semblent en outre confirmer que le contenu de ce stéréotype de genre, parce qu’il associe aux garçons plus qu’aux filles les caractéristiques jugées prédictives de la réussite dans les filières prestigieuses, pourrait servir une fonction de rationalisation et de maintien des trajectoires scolaires défavorables aux filles. En conclusion de cette thèse, nous réaffirmons la nécessité pour les recherches futures d'articuler les explications de niveaux intra-individuel, situationnel, positionnel et idéologique pour une meilleure compréhension des processus de perpétuation de la hiérarchie de genre défavorable aux femmes dans le milieu académique.