Thèse soutenue

Les relations extérieures franco-algériennes à l’épreuve de la reconnaissance des torts infligés, de 1962 à nos jours : étude du rôle de la reconnaissance dans le processus de la coopération et de la réconciliation
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Auteur / Autrice : Mustapha Arihir
Direction : Thomas LindemannDaniel Bourmaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 19/12/2014
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit (Pessac, Gironde ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Université Bordeaux-IV (1995-2013)
Laboratoire : Groupement de recherches comparatives en droit constitutionnel, administratif et politique (Bordeaux) - Institut de recherche Montesquieu (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Mathias Delori
Examinateurs / Examinatrices : Mathias Delori, Klaus-Gerd Giesen, Valérie-Barbara Rosoux
Rapporteurs / Rapporteuses : Klaus-Gerd Giesen, Valérie-Barbara Rosoux

Mots clés

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Résumé

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Les raisons qui incitent les anciens belligérants à se réconcilier et à coopérer intéressent autant les praticiens que les théoriciens, elles sont cependant un sujet de débats controversés.Les études, peu nombreuses, menées sur les relations franco-algériennes, bien qu’elles soulignent l’importance de l’élément du passé dans l’évolution de ces relations depuis l’indépendance, elles n’identifient pas néanmoins son rôle en confrontation avec d’autres facteurs, car elles visent à atteindre d’autres objectifs.Cette présente thèse se veut alors une étude constructiviste du rôle du passé dans le processus de coopération et de réconciliation. Une approche globalisante qui n’exclue pas le rôle des facteurs objectifs ou personnels de l’éclosion du processus de coopération et de réconciliation, mais elle tend à les lier à une représentation de soi et à l’identification de l’autrui. Ces deux derniers éléments sont importants dans la définition de la relation à autrui et dans l’expression des relations belliqueuses ou coopératives. La reconnaissance est un moyen par lequel des rapports conflictuels peuvent se transformer en rapports plus coopératifs.Notre étude des relations extérieures franco-algériennes, montre que l’interaction antérieure de l’Algérie avec la France a généré une quête de reconnaissance. La représentation du passé inclue l’image d’une mémoire victimaire (torts infligés) et/ou d’une mémoire de vainqueur (gloires). En langage constructiviste, ceci indique une reconnaissance ou un déni de reconnaissance.Le déni de reconnaissance a incité l’Algérie à chercher un rapport d’égalité. Le succès de sa révolution d’indépendance lui a octroyé une identité de rôle (porte parole de Tiers-Monde). Ces deux éléments (la quête de l’égalité mais aussi l’affirmation de son identité de rôle) ont influencé le processus de coopération et de réconciliations entre la France et l’Algérie, notamment à l’ère de Boumediene (1965-1978). Bien que le rapprochement avec la France depuis l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999 a rendu la coopération inéluctable, néanmoins le processus de réconciliation a connu plusieurs reports, en raison de nombreux dénis de reconnaissance, tel que le vote d’une loi le 23 février 2005, au niveau de l’Assemblée française, qui insiste sur un certain « rôle positif » de la colonisation, suivi par d’autres dénis, lors de la présidence de Nicolas Sarkozy. Alors qu’à l’arrivée de l’élu socialiste sur la tête de l’Etat français, les choses ont changé progressivement vers l’établissement d’une réconciliation et de relations solides et durables. En concédant sur le plan de la mémoire, en reconnaissant les souffrances, les injustices et les torts, François Hollande veut donner aux relations franco-algériennes une nouvelle tournure, l’apaisement et la réconciliation