Thèse soutenue

Du bidonville à la cité : les trois âges des luttes pro-immigrés : une sociohistoire à Nanterre (1957-2011)
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Auteur / Autrice : Victor Collet
Direction : Annie Collovald
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 06/12/2013
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Beaud
Examinateurs / Examinatrices : Annie Collovald, Stéphane Beaud, Guillaume Courty, Olivier Fillieule, Sandrine Lefranc, Olivier Masclet
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Courty, Olivier Fillieule

Résumé

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Fin des années 1950. Nanterre, terre communiste et d’immigration. Terre de luttes. La politisation ouvrière et communiste rencontre la guerre d’Algérie et les bidonvilles où vivent des milliers d’Algériens, de Marocains et de Portugais. A l’éloignement municipal avec ces Nanterriens venus d’ailleurs et au traitement exceptionnel infligé à ces derniers répond la naissance d’une cause des étrangers. Cette thèse explore les différents « âges » de cette cause, en les liant au cadrage public du problème par la municipalité. L’histoire sociale et l’action collective de longue durée examinent ces luttes de l’immigration souvent oubliées, depuis les bidonvilles à l’engagement dans les cités aujourd’hui, et interrogent les rapports entre champ politique et mouvement social. Déportant le regard, la sociohistoire montre l’écart entre passé et présent, pensable et possible : de l’inventaire des problèmes par les pionniers chrétiens, de l’hybridation des luttes dans l’après 68 radicalisant la cause des « travailleurs immigrés » à gauche, à son éclatement actuel en autant d’engagements particuliers – socioculturel et de cité, pour une mémoire positive de l’immigration ou la diversité en politique, en soutien aux étrangers ou au pays d’émigration. S’y éclaire un changement majeur du répertoire militant : la déradicalisation et l’ascension associative, qui croisent au début des années 1980, le dédoublement entre soutien aux immigrés (enracinés) et défense des étrangers (fraichement arrivés). Moment où, paradoxalement, les enfants d’immigrés prennent en main leur défense pour en finir avec les derniers vestiges du « ghetto français » dans lequel on les a placés : les cités de transit.