L’individualisation de la relation de travail : une analyse conventionnaliste dans la banque de détail commerciale en France et au Royaume-Uni au tournant des années 2000
Auteur / Autrice : | Jean-François Lejeune |
Direction : | Christian Bessy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 25/10/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (France ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Favereau |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Bessy, Olivier Favereau, Florence Jany-Catrice, Bruno Lamotte, Jacky Fayolle | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Jany-Catrice, Bruno Lamotte |
Résumé
La dynamique actuelle d’individualisation de la relation de travail s’entend comme une remise au premier plan du salarié en tant qu’individu au sein de l’organisation du travail et en matière de reconnaissance. Ce tropisme vers l’individu constitue un processus institutionnel pluriel dans lequel coopération et rapports de force concourent à structurer et à légitimer l’individualisation aux niveaux interprofessionnels, sectoriels et organisationnels. L’économie des conventions permet d’appréhender, davantage que la théorie de l’agence, les interactions entre dynamiques institutionnelles et pratiques d’acteurs ainsi que les investissements de formes sur lesquels elles s’appuient. La nature des structurations macrosociales ne détermine pas totalement celle des pratiques dans les entreprises, où l’individualisation devient tangible. Si les évolutions du rapport salarial sont pour partie différenciées en France et au Royaume-Uni, elles laissent ouverte l’alternative entre deux types de valorisation de l’individu dans la relation de travail : « néolibéral » et « émancipateur ». Si le secteur de la banque de détail commerciale affiche dans les deux pays une l’individualisation structurée vers la productivité et le contrôle, plutôt que vers la reconnaissance des qualifications, la comparaison – issue pour l’essentiel d’entretiens et d’exploitation d’archives – de quatre établissements bancaires démontre qu’existent des pratiques d’individualisation partiellement différenciées, en particulier en ce qu’elles sont davantage formalisées dans les banques britanniques, tout autant qu’elles y sont mieux assumées et légitimées, tant par les directions que par les syndicats. Cela s’explique par le fait que l’individualisation s’y voit explicitement assigner un objectif plus clair – rétribuer la performance de chaque salarié – qu’en France où elle apparaît moins assumée par les directions et surtout destinée à lutter contre l’importance du collectif.