Thèse soutenue

Poétique du suicide dans le roman naturaliste : natures et philosophies de la mort volontaire (1857-1898)

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Auteur / Autrice : Sébastien Roldan
Direction : Pierre-Jean DufiefVéronique Cnockaert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 27/08/2013
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Chassay
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Jean Dufief, Véronique Cnockaert, Jean-François Chassay, Daniel Long, Alain Pagès, Alain Vaillant
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Long, Alain Pagès

Résumé

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Comment les romanciers naturalistes ont-ils raconté le suicide? Quel est le traitement qu’ils ont réservé à ce thème officiellement honni, étant par trop lié aux chimères sentimentales des écrivains de la génération précédente? Loin de faire l’objet d’une condamnation unanime pour romantisme excessif, la mort volontaire essaime partout dans le roman naturaliste, impose sa présence énigmatique et ses valeurs tant polémiques que polysémiques, déploie – sur ce terreau austère qu’est l’écriture expérimentale – sa portée symbolique et heuristique sous la fascination qu’éprouvent ces romanciers devant les grands mystères sublimes et mortifères. Si la conjoncture épistémologique de l’époque fait du suicide une question avant tout médicale, la littérature naturaliste elle-même puise son originalité et ses fondements théoriques dans les sciences de la nature, en particulier la médecine; néanmoins, la mort volontaire se charge, chez les romanciers de cette veine, d’un capital philosophique qui, en tant que savoir et discours extrinsèques au récit, demande à être interrogé avec minutie. Aussi, à partir d’un bassin de douze romans parus entre 1857 et 1898 sous la plume de Gustave Flaubert, Edmond et Jules de Goncourt, Émile Zola, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant et Édouard Rod, nous retenons huit problématiques principales, orientées suivant deux axes de réflexion : natures et philosophies du suicide. Tout au long sont sondées les portées spéculative et littéraire de la mort volontaire dans ces œuvres.