Auteur / Autrice : | Iro Siafliaki |
Direction : | Philippe Tancelin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Théâtre et danse |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Résumé
La mise en résonance du cinéma avec certains aspects de la poésie de Rilke, surtout l’Ouvert des Élégies de Duino, au cœur de sa recherche quant aux termes qui fondent l’exigence du poète dans le temps, ne va pas de soi. Si nous la tentons, c’est parce que cela nous permet l’expérimentation de quelques directions que peut prendre la reprise de la question du cinéma comme dispositif apte à être témoin d’une réalité et aussi à agir sur elle. Se portant principalement sur l’immédiateté de l’être-au-monde, l’Ouvert implique la question du regard en tant que lien tissé avec celui-ci. Posé comme inatteignable par la conscience de l’homme qui en ferait un objet, l’Ouvert serait exigence de lutte contre la posture de l’en-face au monde et des écrans de la représentation. Nous croyons voir dans l’attention au visuel, au brouillage des éléments qui déjoue leur codification, et les nouvelles formes que les films des cinéastes comme Godard, Sokourov et Tarr proposent, certaines expressions des plus hardies qui troublent le regard spectacle et font œuvre de résistance à l’abandon du rêve de répondre par nos créations à notre époque, étouffante puisqu’expliquée en termes de crise excédant notre emprise. Joindre ces hétérogènes ne passe pas par l’analogie mais par l’invention d’un territoire de rapprochements, traversé par des forces portant cet appel. S’y ajoute l’expérience pratique d’un film à partir de la pensée de Geneviève Clancy qui traverse également la partie théorique de ce travail. Fondée sur la question de la présence dont l'inspiration est en partie rilkéenne, cette pensée met en scène tous les possibles quand de telles radicalités deviennent notre implicite.