Thèse de doctorat en Études de genre
Sous la direction de Nadia Setti.
Soutenue en 2013
à Paris 8 en cotutelle avec Paris 8 .
Le fétichisme du pied existe et nous pouvons en trouver des traces dans les mythes, les contes de fées et autres récits. La déesse-mère dont le pied est sacré est objet de vénération, a la faculté de créer, de mettre au monde des enfants ; cela effraye l’homme jusqu’à ce que celui-ci comprenne qu’il en est aussi responsable. La puissance de la déesse n’est plus totale, son indépendance est réduite lorsque celle-ci, selon les mythes, se transforme en femme pour s’attacher à l’homme. Son pied est encore sacré mais sa perception évolue en objet d’adoration. Dans le conte d’Andersen, la petite sirène met sa vie enjeu afin de tenter de s’unir au prince charmant. Le pied n’est qu’un outil. En se métamorphosant en femme, la petite sirène sacrifie sa voix pour obtenir deux jolis petits pieds afin que le prince puisse la prendre pour épouse. Karen, la pauvre petite fille adoptée par une dame riche, tombe amoureuse de ses deux jolies petites chaussures rouges. Elle est punie de son arrogance et pour cesser cette danse de mort elle fait couper ses deux pieds. Les douze princesses dansent avec leurs douze princes dans le château souterrain et leur jouissance est arrêtée par le vieux soldat blessé qui les dénonce. Elles sont toutes les jumelles de Cendrillon, la femme aux jolis petits pieds. Plus que les autres, Cendrillon fait de ses pieds un objet d’amour. Intentionnellement, elle perd son soulier, le prince le retrouvera et cherchera sa propriétaire. Elle épousera le prince et sera « heureuse » le restant de ses jours. Est-ce que la femme d’aujourd’hui attend encore son prince charmant? Veut-elle être sauvée ?
Cinderella and foot fetishism : a comparative study of European and Chinese fairy tales and myths
Fetishism is a fact but is kept silent. Traces exist in myth, ferry tale and other types of narratives. The mother goddess’s foot is sacred and objet of veneration. She has the faculty of giving birth to children. This faculty frightens men until they understand that they are co-responsible. The power of the goddess is not total ; her independence is reduced, according to the myth, when she transforms herself into a woman to be part of a man. The goddess’s foot is still sacred but it evolves in an objet of adoration. In Andersen’s fairy tale, the little mermaid takes her life into her hands in attempting to marry the prince. Foot is just a tool. In changing herself into a woman, the little mermaid sacrifices her beautiful voice to obtain handsome small feet so as to succeed into marrying the prince. Karen, the poor little girl adopted by a rich lady falls in love with her two beautiful little red shoes. She is punished for her arrogance and to put an end to her death dance has her two feet cut off. The twelve princesses dance with the twelve princes in the underground castle until interrupted by the old wounded soldier. They are all twines of Cinderella, the girl with beautiful small feet. But more so, Cinderella uses her feet as objet of love. Intentionally she looses her shoe and the prince will find it. She will marry the prince and be “happy” forever after. Do women today expect the charming prince ? Do they want to be saved ?